Préambule :le cycle du saumon

Le jeune saumon au bout d'un an en rivière mesure environ 10 cm. C'est un Tacon
qui va vivre dans la rivière pendant 1 à 2 ans sous cette forme, puis il va se transformer




en Smolt, il va alors prendre une couleur argentée! Le Smolt se prépare à descendre vers la mer, .La remise à l'eau des Smolts est obligatoire, se sont des poissons d'une vingtaine de cm, très combatifs, de couleur argenté que l'on ne peut pas confondre avec une truite, la nageoire est très échancrée, l'adipeuse est noire, les nageoires pectorales sont très grandes et l'extrémité de la bouche n'arrive pas à la moitié de l'œil.


En mer il se dirige vers les sites de grossissement ou crustacés, crevettes et petits poissons sont présents en grand nombre. Les sites connus de grossissement sont situés vers les îles Féroé et le long des côtes du Groenland.Il change de nom pour s'appeler


Saumoneau,


Le Castillon, c'est un saumon qui n'a en général qu'un seul hiver en mer, et qui revient pour la première fois en rivière à partir de juin. Sa pêche est autorisée jusqu'à la fermeture de la pêche du saumon. Il est plus petit que le saumon de printemps, toute capture d'un poisson de taille supérieure à 70 cm est interdite et une remise à l'eau est donc obligatoire. La forme et la couleur est identique au saumon de printemps, mais le poids et la taille sont inférieure. Un poisson de 3,5 à 4 kg pour 60 cm représente une belle prise.

 

Le saumon de printemps devenu adulte va revenir dans la rivière où il est né pour se reproduire.remonte de février à mai-juin suivant les conditions météorologiques. Il mesure plus de 70 cm pour un poids de plusieurs kilos, de très beaux spécimens atteignent les 8 kg pour 90 cm et plus. Sa robe est argentée et la présence parfois de poux de mer prouve qu’il était en mer il y a peut de temps encore. C’est un saumon qui a passé plusieurs hiver en mer, de 2 à 3 en moyenne.



Cas particuliers du coureur et du bécard :
Ces deux poissons doivent impérativement être remis à l'eau dans les meilleures conditions. Le bécard est généralement un mâle et le coureur une femelle. Ce sont des saumons qui ne sont pas redescendus en mer après leur reproduction. Ils sont très maigres car ils n'ont rien mangé depuis plusieurs mois. . La remise à l'eau de ces poissons est importante car ils sont considérés comme de bons reproducteur, pouvant revenir une fois de plus

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L'un d'entre nous m'a fait découvrir sur le site de la remarquable Association Bretonne de Pêche à la Mouche un article de 2009 écrit par Pierre Phélipot sur la pêche du castillon en sèche et la qualité de l'auteur m'a incité à le lire attentivement et à désirer vous en faire profiter par l'intermédiaire du lien que constitue le titre de cette page..mais.....dans la crainte d'un problème toujours possible sur le net susceptible de voir disparaître cet article comme cela m'est déjà arrivé, je l'ai "copié collé" ci dessous simplement en guise de "sauvegarde"....

Le castillon à la mouche sèche

(22 Octobre 2009)par Pierre Phélipot

"Je ne crois pas qu'il y ait de plus jolie chose au monde que de voir la montée d'un saumon vers une mouche sèche" Jack Young (cité par Lee Wulff)

Tous les pêcheurs de truites, en mouche sèche, qui pratiquent régulièrement, l'été, sur les rivières bretonnes fréquentées par les saumons ont, à un moment ou à un autre, eu la surprise de voir l'un de ces poissons saisir leur artificielle, même si celle-ci était de très petite taille.

La fréquence de cet événement s'est sensiblement accrue ces dernières années, avec l'augmentation sensible des populations de castillons.

Au cours de ma "carrière" de pêcheur, il m'est arrivé, à maintes reprises, de voir des gros saumons venir saisir des insectes en surface, mais ces gobages occasionnels, et inattendus, ont presque toujours été isolés, c'est à dire qu'ils ne se renouvelaient pas ou peu. Un gobage, quelquefois suivi de deux ou trois, puis plus rien. Par contre le castillon, qui garde sans doute mieux en mémoire le souvenir de son plus récent séjour en eau douce, peut monter gober en surface avec la régularité d'une truite en activité.

C'est ainsi qu'il m'est arrivé, au cours de l'été 95, de prendre en sèche, après plus d'une heure d'essais, entrecoupés de pauses et de changements de mouches, un castillon qui venait, plus ou moins régulièrement, saisir des insectes en surface. Rarement poisson m'avait procuré autant de plaisir ! La preuve en est que le charme de la pêche ne tient ni au nombre, ni au poids des poissons capturés, mais à l'effort de concentration et de maîtrise que leur capture impose.

Malgré les nombreux castillons bretons piqués chaque année sur des mouches sèches à truites, rares sont les pêcheurs qui pêchent, intentionnellement, ce poisson à la mouche sèche en Bretagne. Routine, manque de confiance, matériel inadapté ??... C'est dommage car les pêcheurs bretons se privent ainsi du plaisir incomparable de la pêche visuelle d'un gros poisson, d'autant qu'en été, la sèche est bien souvent, la seule pêche à la mouche permettant la capture d'un castillon.

D'après mes observations, les nombreux témoignages récoltés depuis 1982, ainsi que l'avis des rares "experts es-sèches" du castillon, voici quelques conseils pour ceux qui souhaitent pratiquer la plus fascinante des pêches que l'on puisse pratiquer dans les eaux bretonnes.

Quand ? - De mai à octobre. -

- Eaux basses, claires, de préférence assez chaudes.
- Température de l'air supérieure à celle de l'eau
- Dans la journée, même, et surtout, si celle-ci est très lumineuse, alors que les chances de capture en noyée classique sont quasi-nulles.
- Un bon moment est la fin de la matinée, vers 10 heures quand l'air commence à chauffer et que le soleil illumine la rivière. - Par contre peu de chance de capture, en sèche, à l'aube ou en fin de journée, quand l'air se rafraîchit (Comme toujours, il y a des exceptions. On nous a signalé quelques cas de castillons piqués en sèche, au coup du soir, par des pêcheurs de truites).
- Une légère brise qui frise la surface de l'eau est, parfois, un atout, surtout sur les retenues d'eau calme.
- Nous avons souvent constaté que le temps très lourd et orageux incitait saumons et castillons à venir gober en surface.
-Une époque bénie est celle des chutes de fourmis ailées, vers la mi-juillet).
Début juin 1983, il m'est arrivé, juste avant un fort orage, de voir tous les saumons d'une retenue de moulin, les petits comme les gros, se mettre soudain à gober frénétiquement comme des truites au coup du soir. C'était impressionnant et je n'avais pas de mouche sèche, faute impardonnable ! Cette fiesta, qui dura un quart d'heure tout au plus, cessa subitement aux premiers coups du tonnerre et à l'arrivée des grosses gouttes de pluie.

- Cela dit, rien n'est absolu en matière de pêche, surtout de pêche au saumon. Nous avons vu prendre, en sèche, en mars, dans l'Ellé, par temps frais mais ensoleillé, un joli 9 livres qui marsouinait régulièrement et avait refusé obstinément les diverses noyées présentées. D'où la nécessité, pour un pêcheur de saumons bretons, d'avoir toujours quelques sèches dans sa boite.

Où ? - Pools peu profonds (moins de 1.5 m à 2 mètres.
- Queues de pools où l'eau commence à accélérer.
- Retenues d'anciens moulins.
- Courants assez lents de préférence, bien qu'un castillon, abrité par un obstacle, en zone assez courante, puisse fort bien venir saisir brutalement une artificielle flottante. - On pêche des poissons vus ou repérés, et positionnés d'une façon assez précise.
- Il faut aussi des poissons reposés, non "matraqués" par des procédés classiques.
- Les poissons installés depuis un certain temps en rivière prennent aussi bien la sèche que les frais montés, mais ils sont infiniment plus sur leurs gardes et d'approche difficile.
- Les gobages du castillon en surface sont très variables. Parfois violents (gros bouillons - quelquefois sonores), parfois, surtout dans les secteurs lents, aussi discrets que ceux d'une vandoise, au point qu'un pêcheur non averti et qui n'a pas vu le poisson ne soupçonnera jamais qu'il s'agit d'un castillon

Comment ? Deux principes de base : discrétion et persévérance.

           - La première règle est la discrétion absolue.
Un poisson mis sur ses gardes ne prendra pas la sèche, même s'il ne fuit pas.

*Evitez les faux lancers et préférez les lignes fines.
*Plus qu'à la pêche en noyée, il faut insister, parfois au-delà du raisonnable,
*en s'efforçant de faire passer la mouche exactement au-dessus du poisson - dans le "sacred inch" -, l'endroit précis dont parlait G.M. Labranche dans son livre sur la pêche du saumon à la mouche sèche. Le poisson se déplace rarement sur le côté pour prendre une sèche. Celle-ci doit lui passer exactement au-dessus de la tête. Notez , à ce sujet, que plus il est proche de la surface, plus son champ de vision est réduit.
*On commence par une série de lancers vers l'amont, ou en travers, en s'efforçant d'obtenir de longues dérives, sans sillage. C'est exactement comme la pêche de la truite, en sèche, insistance en plus. Tous les spécialistes vous le diront : à la pêche du saumon en sèche, on insiste rarement assez.
*Si après plusieurs dizaines de passages, entrecoupés de pauses et d'éventuels changements de mouches, le poisson n'a pas réagi et ne semble pas alerté, on peut toujours essayer de provoquer un discret sillage de l'artificielle, à l'aide de légères tractions sur la ligne, au moment ou elle s'approche de la position supposée du poisson.
*Si, enfin, toutes ces tentatives ont été vaines, faites alors carrément siller la mouche sur l'eau devant le poisson. Cette technique, qui s'apparente au fameux "hitch" dont nous aurons l'occasion de parler, provoque quelquefois, l'attaque violente du poisson.
*Un dernier conseil : Ne retirez jamais l'artificielle de l'eau sitôt après son passage au-dessus du castillon. Il arrive que celui-ci la laisse passer et se laisse dériver en la suivant. J'ai vu ainsi, plusieurs fois, le poisson dériver lentement à la vitesse de l'artificielle, sur une longueur de deux ou trois mètres, et, à deux occasions, s'en saisir alors.

Réactions du poisson Elles sont très variées et beaucoup plus imprévisibles que celles de la truite.

*Très souvent, le poisson vient sous la mouche, mais sans la prendre, parfois à plusieurs reprises.
*Il faut alors continuer à insister, en diminuant éventuellement la taille de l'artificielle. Il saisit parfois la mouche avec la délicatesse d'une vandoise. D'autrefois, il la gobe, avec une aspiration sonore, en provoquant un bouillonnement en surface.
*Il est même arrivé de le voir pousser l'artificielle du museau, sans la prendre. Inutile de dire que l'émotion du pêcheur est alors à son comble ! Ce gros balourd donne une impression de nonchalance. Ne vous y fiez pas.
*Sa vitesse d'attaque peut être surprenante, s'il lui prend soudain l'envie de foncer sur la mouche. En général, plus le courant est rapide, plus l'attaque du poisson est violente, mais cette règle n'a rien d'absolu.

Ferrage: c'est incontestablement le point scabreux de cette pêche. J'ai manqué un tel pourcentage de poissons au ferrage que j'ai interrogé toutes mes connaissances qui avaient l'expérience de cette pêche, tant en France qu'à l'étranger
.
L'un de nos adhérents qui a pêché le saumon (mais non le castillon), en sèche, dans la Dee écossaise, préconise le ferrage instantané, presque anticipé.

Pour un autre, qui a pêché nombre de saumons en sèche tant en Islande qu'au Quebec, on peut ferrer posément quand on entend le bruit d'aspiration.

Je pense que les réactions du poisson doivent varier non seulement suivant les individus, mais aussi suivant les rivières..
.
D'une façon générale, la plupart des habitués conseillent de ne pas se presser et de tendre simplement la ligne, en relevant la canne, quand le poisson bascule vers le fond. Mais qu'il est difficile, pour le pêcheur en sèche, habitué aux petites truites bretonnes, de calmer ses réflexes à la vue d'un gros poisson venant chatouiller son artificielle en surface !
A la pêche du castillon en sèche il faut s'attendre à de nombreux ratés, de nombreux ferrages à vide, quelle que soit la mouche et la façon de ferrer. C'est ce qui rend cette pêche si exaspérante, mais si excitante. Un connaisseur vient de nous faire remarquer que plus la différence entre la température minimale de l'eau et sa température maximale est élevée, mieux le saumon monte sur la mouche sèche.

Le matériel -

Canne de 8.5 à 9.5 pieds maximum
(une canne à deux mains ne permet pas de sécher la mouche, ni de poser avec précision et discrétion). -
Ligne WF, Long Belly, flottante n° 6 à 8, en fonction de la grosseur de la mouche. Certains préconisent des lignes intermédiaires fines, à immersion lente. -
Bas de ligne,
queue de rat, à pointe de 22 à 28/100e suivant la taille de la mouche. Longueur 3 m minimum. Le grand ennemi est le vent ! Si le temps est bien venté et surface de l'eau ridée, on est obligé de raccourcir le bas de ligne. Ce bas de ligne est à contrôler et à changer régulièrement.

Mouches Montées sur hameçons légers "Wilson Dry-Fly" de Partridge n° 4 à 16 (notez que les "Wilson Dry-Fly" n° 12 par exemple, ont la même taille que des n° 8 pour la truite).

Le volume de la mouche est fonction, non seulement de la taille de l'hameçon, mais aussi de son montage. Il faut savoir que, par eau claire, la plus petite mouche sèche ou noyée ne passe jamais inaperçue du saumon. Bien peu de pêcheurs de saumons en sont conscients ! D'ailleurs il n'est qu'à voir le nombre de pêcheurs de truites, à la mouche, qui, chaque année, piquent des castillons dans nos cours d'eau bretons... La principale erreur des pêcheurs d castillons est l'utilisation de mouches trop volumineuses. Voici l'avis de mon ami Jean-Pierre Cohéléac'h qui connait bien la question. "Plus le saumon est posté profondément, plus la mouche sèche doit être grosse. Inversement, plus les poissons se trouvent proches de la surface, plus la mouche doit être petite. Dans ce cas, je commence par un n° 10, pour descendre éventuellement jusqu'au n° 16. Si le poisson réagit sur la première mouche présentée, sans la prendre, il faut insister en diminuant la taille et en changeant éventuellement de couleur. S'il ne bouge pas, revenir alors au premier modèle de mouche et, la plupart du temps, il la prendra, parfois violemment, comme s'il voulait chasser un intrus de son territoire".

*Couleurs Préférer des couleurs ternes et le noir. On sait, d'ailleurs, que le saumon perd progressivement la vision des couleurs au fur et à mesure de son séjour en eau douce - et presque tous les castillon pris en sèche, en Bretagne, ont plus ou moins de rivière. En tout cas, je n'ai jamais vu, ni été informé, d'un castillon breton frais monté, pris en sèche. Ce qui ne prouve pas que cela soit impossible.

*Quelques modèles Mon ami Jean-Paul Péquegnot a pris, tant au Canada qu'en Islande, tous ses saumons en sèche,

*sur la Mistigri , modèle qu'il créa, en 1965, pour pêcher la truite (voir schéma). Voici comment il nous la décrit, dans son excellent livre "Le saumon à la mouche". -
Hameçon Wilson Dry Fly 6 à 12; 8 et 10 étant les tailles les plus utiles. - Fil de montage noir. - Corps en fil de montage (2 couches) recouvert par 2 ou 3 hackles noirs rognés à 1 mm. - Ailes figurées par un cône de longues fibres de hackle noir ou gris bleu foncé, auxquelles on peut adjoindre des poils noirs d'écureuil, une ou deux pointes de hackle noir, quelques fibres de coq pardo. - Hackle de tête gris naturel ou grizzly. Pour que cette mouche flotte assez haut et soit bien visible, le cône doit avoir des fibres bien divergentes et bien séparées, autant en dessous de la hampe qu'au-dessus, de façon à cacher l'hameçon. Ce substitut d'aile ne doit pas trop dépasser la courbure et surtout ne pas prendre l'aspect d'une queue. Le hackle de tête doit être assez long et de belle qualité.

Bien entendu, tout autre modèle pas trop gros, compact, noirâtre et flottant correctement vaudra probablement la Mistigri".

*Les "oiseaux mouches" canadiens et les gros Bombers québécois ne semblent pas avoir leur place sur les eaux bretonnes.

*Par contre, les mouches américaines, à corps en poil de cervidés, de la famille des irrésistibles , sont parfois prenantes en Bretagne, surtout si on les fait glisser sur la surface.

*Un bon modèle est la Hazel - Queue et ailes : jarres de renard gris. Monter les ailes à un peu plus de 90° avec la hampe de l'hameçon. Les diviser en deux parties égales pour former un "V" à 45°. - Palmure : daguettes de coq, brun roux. Les attacher par la pointe et cheniller sur toute la longueur du corps de la mouche. - Corps : poils naturels du corps du chevreuil. Les tourner, ébouriffer, tasser et couper pour obtenir une forme d'oeuf allongé, mais au-dessous plat. - Couronne : Daguettes de coq, brun roux. Les enrouler derrière entre et devant les ailes. - Tête : noire.

A ceux qui désirent en savoir plus sur les mouches sèches, et bien que cela ne concerne pas spécifiquement les eaux bretonnes, nous recommandons un ouvrage très bien fait, d'où provient la description précédente de la Hazel. "Mouches sèches à saumon - historique - toilettes - montages". par Denys Poirier, 11941 avenue saint Julien, Montréal Nord, Québec - Canada HTH - 3Y4.

Voila vous savez maintenant tout (ou presque !) pour vivre les fortes émotions halieutiques dont vous rêvez, dans les eaux bretonnes. A vous de jouer...

 

Pierre Phélipot

 

                                                

 

 

 

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