Black bass à la mouche sèche

 

Argumentaire

"Bonsoir Jean-Paul, J'ai une petite question concernant montotem: Je n'ai rien vu sur le black-bass dans la liste des poissons moucheurs... et pourtant, c'est un poisson qui monte très bien sur les sèches, et qui, une fois piqué, se défend vraiment bien..."
                                                                                                                                                                 Fred

"Ce poisson pour moi est un carnassier, comme la perche et le sandre, (mais qui n'est pas comme eux un percidé mais un centrarchidé comme la perche soleil) qui peut prendre en surface des poppers lourds volumineux et volontairement bruyants imitant par exemple des grenouilles , animés avec une canne a lancer et un moulinet à tambour fixe , mais pas de simples mouches sèches car ce n'est pas vraiment un poisson "gobeur"...mais je ne suis pas "la bible" et si tu as d autres infos dans ce sens, voir un article pour montotem, je suis preneur bien sûr! merci a toi
                                                                                                                                                                 Jean paul

Voici une petite photo

Black pris en sèche (évidemment!) sur une araignée marron à corps vert...H14 ou 12, je ne sais plus... Je l'ai pris dans un étang le 15 juillet dernier, il pesait 1,4 kg et mesurait 44 cm. Sinon, une mouche qui va bien pour le black, c'est la tipule,

   Fred

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Cet échange m'a amené à réfléchir et à considérer que, sans prétendre apporter quoi que ce soit à la technique de la pêche à "l'Achigan" de nos amis d'outre Atlantique pour lesquels il s'agit quasiment d'une "religion", il pouvait être légitime d'envisager pour un pêcheur à la mouche sèche, la technique à adopter, à l'occasion, pour capturer avec son matériel habituel, des Blacks en sèche sans sacrifier aux poppers et autres leurres spécifiques plus ou moins lourds et sous marins utilisés plutôt avec du matériel à lancer et classiquement bien plus productifs,....mais quand on aime on ne compte pas...alors va pour l'archisèche même si on risque ainsi de prendre moins de poisson que de plaisir!!

Il m'a donc fallu aller à la pêche...aux renseignements , et extraire de la très riche littérature traitant du Black bass, ce qui pouvait avoir trait à le pêche de surface avec une canne à mouche et des mouches sèches bien plus légères que les leurres habituellement utilisés, en surface parfois, mais surtout en profondeur.....et il m'a fallu, pour extraire et randomiser la "substantifique moelle" achisèche de toute cette littérature, chercher "en profondeur"..en décortiquant les textes assez avares en la matière, ce dont vous pourrez juger par vous mêmes en suivant les liens que j'ai tenu à vous proposer et qui vous conduiront à mes sources puisque rien n'est de moi...rendons à Cesar.....

En guise de préliminaire, (important les préliminaires, demandez à Madame! ) j'ai réalisé un petit sondage parmi le groupe ami de quelques sècheurs inconditionnels, histoire de voir et de glaner quelques opinions et informations :

Le black-bass est un poisson d'origine américaine, et qui aime les eaux plutôt chaudes, le pic de son métabolisme est atteint vers les 27°C .Ceci fait que ce poisson, dans notre pays, n'est vraiment actif que pendant la saison la plus chaude. Ce poisson fait montre d'une capacité d'adaptation remarquable pour une espèce "tropicale" : j'en ai pêché à Riom-es-montagnes, dans le Cantal...et on ne peut pas dire que le climat du Cantal soit des plus propices aux blacks!!! Il m'est avis que ce poisson, dès lors qu'il est déversé dans un milieu qui le satisfait sur le plan nutritionnel, est capable de surmonter les aléas climatiques et s'adapte a un environnement plus "frais".

En France, ce poisson ne dépasse guère les 4 kilos pour 50/60cm, alors que dans des milieux plus favorables en termes de température, ils arrivent à peser 10 kilos et mesurer dans les 80 cm...On trouve ce genre de spécimen aux Etats-unis, au Maroc, en Espagne...

.Hello, Moi aussi j'en ai pris un sur une petite sèche en réservoir, je ne me souviens plus du modèle par contre, un scarabée ou un shipman, imitation de chironome,

.J'en ai pris en cherchant la truite, mais pas des gros, en sèche début novembre avec un petit sedge en chevreuil au Centre Aquapêche de Pouzols (Hérault)

. C'est opportuniste comme c'est pas permis. J'ai pris du black surtout en étang avec des chironomes alors que je péchais la truite, les derniers que j'ai pris c’était à vue avec un scarabée!
C'est pas un poissons que j'ai trop attaqué mais j'ai une anecdote bien drôle... Un jour lors d'une de mes sorties en réservoir, j’aperçois un Bass sur le bord. Premier reflexe, je commence à fouetter sur lui lorsque je m’aperçois qu'il est sur son nid... Bien évidement je l'ai laissé tranquille... J'étais au pied du nid pour l'observer, au large un énorme poisson patrouillait (+60cm facile)... Parfois le poisson qui était sur le nid chassait le gros qui patrouillait... Un black de 40 qui vire un de 60 c'est pas triste... C'était drôle jusqu'au moment ou j'ai piqué une Kamloop, qui par nature est un poisson énervé, avec un raffut pas croyable je ramène ma truite énervée dans le sillage du paquebot qui me l'avale en 2 temps 3 mouvements . J'étais mal, je ne voyais plus que la tête de ma pauvre truite... Le paquebot relâcha sa prise, elle avait eu la peur de sa vie mais elle repartit de la même manière qu'elle était arrivée..
.!!

Moi j'en ai pris plein en sèche l'été dernier sur les lacs landais. je faisait des sortie exprés pour eux! Short, tong, 10p soie de 5/6, quelque scarabée en chevreuil et autre sauterelle (en mousse de préférence, faut que ça soit bien solide) monté sur H12 a H8 et c'est parti! pêche des postes ou a vue ca dépend!

 

Des montages comme la mouche de mai en h 8/10/12 dans les tons vert/rose/rouge/marrons/noir pour peu que se soit volumineux fonctionnent bien aussi.
Les libellules sont très efficace aussi et les tipules idem. Bref y'a quand même du choix en sèche!

 

Bien, la cause est entendue..., on y va à la pêche au black????

Périodes

En début de saison dans les semaines suivant l’ouverture du carnassier la pêche de surface , si elle peut être productive, n'est pas sans inconvénient!!

Les bass se reproduisent lorsque l'eau atteint 15 à 20 °C, c'est à dire de fin mai à fin juin dans la plupart de nos eaux. Etant les derniers carnassiers à se reproduire dans les eaux françaises, les alevins sont menacés par les autres petits carnassiers nés plus tôt dans la saison et déjà plus matures. Le male garde la couvée pour oxygéner les oeufs et surveillera férocement sa progéniture jusqu'à 2 ou 3 semaines après les premières éclosions..c'est dire qu'il est très vulnérable à cette période ou la pêche de géniteurs très enclins à l’agressivité peut réserver des surprises .mais revers de la médaille....la capture d'un "parent" compromet l'avenir de toute la couvée et , en attendant le recul de la date d'ouverture de sa pêche comme beaucoup le souhaitent outre atlantique, la remise à l'eau des prises est un moindre mal qui doit être est la règle!

Avec la canicule l’activité du black se poursuit très intensément et les plus belles prises se font encore aux heures les plus chaudes de la journée même si les coups du matin et du soir sont toujours très favorables. mais il faut pêcher fin comme pour la truite en mouche sèche, mouches mises à part.... :les imitations de libellules sont indispensables, tout comme celles de sauterelles. Quelques très gros sedges peuvent également donner de bons résultats. Les captures se font parfois même en dehors de l’eau. En effet même si ce cas reste rare, le poisson jaillit parfois sous le leurre avant que celui-ci n’ait atteint la surface de l’eau… Attention alors aux casses retentissantes:

"Pour la petite histoire à l'époque où je ne connaissais pas encore la palm, j'arrive sur le bord du vidourle à Marsillargues bien décidé à en découdre avec les black, je m'approche de l'eau avec ma canne à l'horizontale et mon leurre à environ une quinzaine de cm de l'eau: pendant que je scrutais l'onde, un petit bass d'une quinzaine de cm à sauté hors de l'eau par trois fois pour finir pendu . c'est pour dire qu'il est capable de n'importe quoi comme du contraire."

En fin de saison, le poisson en prévision de l'hiver et du frai , fait des réserves et s'intéresse à de plus grosses proies et s'alimente plus en profondrur d'autant que les proies de surface se font plus rares

Les postes
à prospecter sont essentiellement les eaux calmes:

En rivière les postes sont assez marqués : les grandes plages où se regroupent le frai de l’année, les contre courants, les bras morts, les abords d’obstacles, les fosses, les grands herbiers…

En plan d’eau les postes sont encore plus évidents. Les hauts fonds et les plages en pente douce sont des secteurs de choix mais ce sont avant tout les herbiers qui abritent les plus jolies pièces, les arbres morts. Les enrochements (digues, berges rocheuses, etc.) sont des postes très intéressants à prospecter surtout lorsque l’on ne voit pas les Blacks sur les postes classiques.

La technique de pêche

Le black-bass est le seul carnassier réellement moucheur, qui vient volontiers cueillir un insecte en surface Piqué sur une canne à mouche, il donne la pleine mesure de ses moyens, en enchaînant les chandelles et les départs en trombes sous les herbiers. Sa défense si spectaculaire vaut à elle seule qu’on s’y intéresse au fouet,

Fantasque et imprévisible, le black-bass est parfois vorace au point de perdre toute méfiance et de sauter sur n’importe quel leurre. Mais ces périodes fastes sont trop rares et trop courtes pour faire oublier les longues heures qu’il passe en lisière de la végétation, tous les sens en éveil, prêt à détaler ou à se laisser séduire par une imitation vraisemblable et bien présentée.

Il faut savoir qu'au Quebec les rivières sont rarement très claires. Ça explique beaucoup la différence de technique employée et le fait que les pêcheurs ici se soucient moins de leur camouflage et d'une approche à pas de velours. Les achigans notamment sont souvent dans des eaux turbides et réagissent beaucoup au bruit. Idem pour les truites où un poser délicat n'est pas forcément gage de prise. Si on regarde une rivière comme la Doncaster où on va pêcher pas très loin de Montréal, l'eau est noire (et acide) et on ne peut pas vraiment pêcher à vue sinon quand il y a de beaux gobages.

 

"J'en ai vu aussi venir se poster, la babine suspicieuse, à 10 cm de ma mouche et rester comme ça une bonne dizaine de minutes pendant que je faisais tremblouiller un gros sedges pour finalement l'attraper après tout ce temps. C'est éprouvant pour les nerfs, ça n'a rien à voir avec la truite, l'ombre ou les autres poissons gobeurs mais ça fait travailler les neurones"

Il va donc falloir adopter une approche spécifique à nos poissons de taille modeste et très méfiants en utilisant notamment des modèles de mouche adaptés

Il peut se montrer d’une étonnante délicatesse dans le choix de son menu, et très sélectif Aussi s’attachera-t-on à lui proposer des imitations exactes, notamment les jours d’éclosion (hannetons, gros sedges) mais aussi quand il chasse, parfois exclusivement, les libellules! Il faut alors pouvoir lui proposer une imitation, qui est en général une demoiselle bleue ou rouge.

On emploie de gros modèles munis ou non de pattes, plus ou moins figuratifs, dans des teintes sombres ou vives (y compris fluo), montés sur des hameçons n°6 à n°12. La mouche est posée près d’un poste présumé, puis ramenée lentement par saccades, en la faisant draguer.
Le gobage, souvent discret (le black aspire la mouche), appelle un ferrage immédiat.

En juin, il s’embusque souvent sous les frondaisons de bordure pour guetter les petits hannetons « de la Saint Jean » dont il faudra aussi disposer de quelques modèles, ramenés doucement par petites tirées sous les branches basses surplombant la surface.
Cette pêche aux imitations exactes, qui se pratique à vue, est l’une des plus amusantes, et des plus valorisantes pour le pêcheur qui retrouvera des sensations familières: celles offertes par un coup du soir difficile, qui requiert réflexion et sens de l’initiative.

En plan d’eau la prospection peut se faire comme lors de la pêche au lancer avec des animations variées et une recherche des tenues mais le mieux reste encore de pêcher à vue avec une approche du poisson particulièrement discrète.

Il y a énormément de décrochés au début : la bouche du black-bass est très fragile, il est très nerveux, il ne faut pas trop le brider ..c’est un peu frustrant au démarrage, mais une fois qu’on sait agir avec douceur et sans jamais détendre le fil, on arrive à un très faible pourcentage de décrochages!

"Quand il est consentant. par exemple avec un beau gros tipule je fais draguer ma mouches jusqu'au poste supposé ou vu du black bas et là je fais un arrêt et attends que la soie réentraine ma mouche. c'est bien souvent au nouveaux départ qu'il se décide à venir attaquer (oui je dis bien attaquer)"

Le matériel

:Rien de bien spécial puisque de principe ici on pêche avec le même matériel que d'habitude dans la recherche des salmonidés: soie 4 ou 5, WF de préférence pour faciliter le lancer de mouches volumineuses, bas de ligne longs, pointe en 16/100 car si les bass ont une défense très énergique avec parfois des chandelles, , il y a peu de très gros spécimens en France,... ...bien veiller à tendre la ligne pendant le combat pour éviter qu'il ne se décroche...

En ce qui concerne la taille de l'hameçon, le black a une grande bouche donc vous pouvez lui faire des mouches avec un hameçon de 10 ou de 8, sans problèmes...

La canne: pas trop raide, s'il a une grande bouche, les chairs de celle-ci sont fragiles, et le poisson tire pas mal sur la ligne... donc une canne type "truite/ombre", c'est bien, mais un peu light quand même,.......

Bas de ligne bien élastique mais résistant, canne souple, c'est la méthode anti-décroch

Les mouches

Comme constaté ci dessus selon les témoignages de ceux qui ont eu la chance d'en capturer, qu'ils l'aient voulu ou non..., ce sont toujours les mêmes mouches qui semblent en cause, volumineuses à l'exception des

 

Shipman imitant les chironomes

Gros sedges, gros palmers h 10/12

Pour ce qui est le stimulator, ce n'est pas un popper à proprement parler mais un sedge très fourni en poil de chevreuil, qui flotte tellement qu'il "pope" quand on strippe... On laisse dériver un peu et on pope... on laisse dériver et on pope... Et PAF ! Souvent quand on laisse dériver après un pop, ça attaque en folie, il faut parfois sortir les pinces tellement le leurre est engamé profond malgré un ferrage rapide.

   

D'un ami Quebécois, voilà un popper en chevreuil , toujours très léger et lancé au fouet puis récupérations rapides et sèches, un vrai régal de voir l'achigan attaquer ça !

  

..

ils montent très bien sur des belles sèches alléchantes, genre Royal Coachman sèche.de préférence légèrement animées dans leur dérive...par un petit coup de poignet de temps en temps.

 

Tipule

 

Scarabée

 

Libellules

(Chaque photo ci dessous est un lien à cliquer)

 

Il y a aussi les gurglers-en-mousse très légers aussi, Je monte ça sur des hameçons de 8 à 12 en général. Ça imite une sauterelle ou un petit animal en détresse et on l'utilise comme un streamer de surface insubmersible

Sauterelles
(Blog de Dan63
)

   

et enfin:

                                                                                                                                                                                       

Où...???

 

L’aire de répartition du black-bass importé d'outre atlantique est chez nous très parcellaire et son habitat essentiellement composé de petits lacs ou de réservoirs,où les spécimens de grosse taille sont rares.

Sa pêche n’est pas facile à pratiquer dans l’hexagone , (contrairement au Canada et aux lacs du Maroc où il s'est parfaitement implanté,tout comme en Espagne) car ce poisson mythique n’est réellement présent que dans quelques rares régions de notre pays, essentiellement dans le sud ouest....le Lez dans l'hérault, le Vidourle dans le Gard...on en trouve sur la Charente, et, jadis, un canal au nord de Marans. Je pense d'ailleurs que dans le marais poitevin, il doit y avoir de nombreux coins à black-bass.

Dans chaque région de France, il est facile de s'informer auprès des AAPPMA sur l'existence ou non de réservoirs où le Blackbass est implanté, ...quelques lieux sont à signaler;

Les lacs des landes,

le Centre aquapêche de Pouzols dans l'hérault,et

Dans le Loiret, à Vitry aux loges, le vieux canal déclassé d'Orléans sur l'intégralité de son parcours plait beaucoup aux black en raison de sa végétation et sa faible profondeur
Sur le bief de Chailly et le bief de Maison Rouge, les AAPPMA de Chailly en Gâtinais et Vitry aux Loges ont choisi de mettre en place des parcours spécifiques avec remise à l'eau du Black-bass pour protéger et valoriser sa pêche.

Le parcours des Fichus et de l'emprunt des fichus situé en Puisaye , classés en 2eme cat accessible avec la carte fédérale, sont plans d'eau en liaison avec des zones humides, des sources et le canal de Briare a qui ils servent de réservoir. Ce sont des lieux de premier ordre pour la pêche, outre de la truite arc en ciel, du Black Bass en particulier, et de tous les carnassiers Brochet, Perches, Sandres, et quelques silures dans le canal.
L 'AAPPMA d'Ouzouer/Trézée a choisi de proposer des pêches spécifiques permettant la valorisation halieutique et la protection des poissons. : remise à l'eau des Black Bass et Brochets - et pêche uniquement à la mouche fouettée sur les Fichus

Accès et localisation : par Briare ou la Bussière (N7) suivre Ouzouer sur Trézée puis direction Bleneau. Première à gauche. les étangs se suivent le long du canal entre l'ecluse du Chaloy et celle de la Gazonne.