Tony Burnand:En pêchant la truite Le livre: Le premier d'une très longue liste....
L'auteur:Tony Burnand 1892-1969 Mon opinion:
Trois extraits: Cet après-midi, j'irai somnoler un peu dans le bateau plat de l'étang, tandis que les carpes suceront de leur bouche en tuyau les vers du jardinier. Le crépuscule répandra sur la surface en feu le vol mystérieux dès chauves-souris. A petites secousses les tanches du fond appelleront mon flotteur vers leurs jardins de longues algues. Les grenouilles tâteront une à une le silence puis, mises en confiance, feront de leurs éructations combinées une tendre chanson sous la lune. Sur le lac d'or devenu d'argent, la nuit tendra sa housse ouatinée de brume. Chacun de mes mouvements dans le bateau sera annoncé par courtes ondes aux joncs du rivage. Un ver échappé de ma boîte cherchera du terreau sous le plancher du fond et pâlira à ne trouver que de l'eau sale. Il fera presque froid, et ce sera tout à fait la nuit........ ****************************** J'ai voulu voir pêcher Sentier, m'expliquer
comment cet homme à l'outillage de débutant, ne sachant pas lancer, pouvait
prendre autant de poissons. Je l'ai suivi, sans pêcher, et j'ai vu. Sa mouche
désarmante, lancée à quatre ou cinq mètres au plus, retombait avec un naturel
affolant sous le buisson d'en face, sous la racine, juste, au ras de la rive
creuse, à l'endroit exact et imprévisible où était la grosse. Sans geste superf1u,
sans épuisette, sans jamais s'accrocher, avec sa même mouche toujours, il
sortait, à la cadence d'une par minute, dix, vingt, trente truites à la suite,
pendant qu'avec mes lancers classiques, mes outils perfectionnés, mes notions
théoriques sur les rivières de partout, je ne récoltais que ses restes, les
sardines. De temps à autre, Sentier cessait de pêcher et partait à grands
pas, remontait cent mètres, prenait trois truites, repartait à travers champs
vers un tournant de la rivière. J'essayais alors de pêcher les endroits délaissés...
Rien! Il le savait, le bougre, et allait à coup sûr. J'imagine que, le soir,
ils devaient bien rigoler tous les deux après m'avoir affirmé "que je
lançais comme un demi-dieu, qu'avant longtemps je prendrais toutes les truites
sous leur nez"; un soir même Lefleury me donna, dernier affront, une
douzaine de ses truites !.......... **************************** C'est curieux comme ce coup si facile du lancer
peut être compliqué à trouver. Ma mouche de mai (nous étions en septembre
mais je la trouvais jolie avec ses ailes jaunes pointillées de gris) volait
en tous sens, s'affolant à suivre les zig-zags de ma soie; pour plus de sécurité
elle finissait à tout coup par chercher asile dans les joncs derrière moi,
ou entre mes deux omoplates, m'obligeant à enlever ma veste; et tout à coup
elle partait, en un magnifique lancer, s'accrocher aux chicorées sauvages
de l'autre rive, pendant que j'essayais de libérer mon jarret ficelé par la
boucle de réserve. Ma ligne mouillée, sans mouche, revenait alors sous la
puissante traction du ressort d'acier et s'enroulait autour de mes joues.Une
sourde irritation commençait de m'envahir; j'essayais de rembobiner les vingt
mètres imprudemment sortis, ma soie alors se faufilait entre tambour et monture
de mon moulinet. Tant pis, je pêchais le bord, le mien, claquant la surface
avec toutes mes mouches successivement, déchirant dans toute leur longueur
les gros joncs creux pour casser juste à leur pointe noire. Ma provision de
mouches diminuait de minute en minute, la dernière était partie dans la queue
d'une génisse venue voir travailler un grand pêcheur. !
Tony Burnand- Charles Ritz :"A la mouche"
(Librairie des champs Elysées) Le livre Sorti en 1939, co-écrit avec Charles Ritz il s'agit d'un ouvrage technique à travers lequel les deux compagnons s'appliquent à transmettre "du mieux possible" leur savoir......comme ils l'expliquent en début d'ouvrage..Ils y réussissent remarquablement
Les auteurs *Tony Burnand 1892-1969 *Charles César Ritz 1891-1976 Petit fils de paysans valoisiens devenu familier des grands de ce monde, il est envoyé en 1917 par son père, le célèbre fondateur du palace Ritz, au Ritz Carlton de New York pour y faire son apprentissage de l’industrie hôtelière ! Il restaure pour augmenter son revenu des cannes a pêche récupérées chez des brocanteurs…et revint à Paris en 1927 expert en cannes a pêche ! Il deviendra, sans cesser d’administrer le premier hôtel du monde, avec l’aide de Pierre Creusevaut, après la guerre au cours de laquelle il pêche avec Hemingway, le génial inventeur des cannes en bambou refendu, notamment de la série « parabolic », fabriquées par Pezon et Michel dont il fut le conseiller technique , envoyées dans le monde entier et dont il offre un exemplaire à Eisenhower, … les dernières sont vendues en 1970! Cet infatigable voyageur a pêché partout, en France, mais également sur le continent américain, il a traqué le saumon Canadien atlantique et pacifique, la requin à Agadir, les truites de mer et les saumons de Norvège, les truites et ombres de la Traun en Autriche , ,la Salza au Tyrol, l’Ammer en Bavière… Sa réputation de pêcheur à la mouche a rejoint à travers le monde celle de son hôtel en raison de la trace qu’il a laissée en matière d’enseignement du lancer, de perfectionnement des matériels et des techniques ! Il laisse en héritage cet ouvrage co-écrit avec tony Burnand en 1938 « à la mouche » puis son bréviaire « pris sur le vif » sorti en 1953 en Français et édité depuis une dizaine de fois en anglais, allemand, italien et japonais !! Après avoir participé pendant 20 ans à la mise au point des célèbres cannes à mouche Parabolic avec la maison Pezon et Michel, Charles Ritz, aidé de quelques amis, fonde coup sur coup entre 1958 et 1960 la revue "Plaisirs de la Pêche", l'association de protection des eaux et des rivières " Truites Ombres Saumons" et un club réunissant jusqu'à 80 pécheurs rencontrés à travers le monde, l'International Fario Club. La revue " Plaisirs de la Pêche" a cessé de paraître à ce jour... orientée vers la pêche à la mouche elle comptait plusieurs milliers de lecteurs tous les deux mois ! L'association T.O.S se nomme désormais l'Association Nationale de Protection des Eaux et des Rivières, elle édite un bulletin quatre fois par an et se porte au chevet de toutes les eaux malades en France. L'International Fario Club s'est réuni une fois par an à l'Automne au restaurant du Ritz un samedi soir, le dimanche matin étant dévolu aux essais des nouveautés des cannes, moulinets et soies au Tir aux Pigeons. Après le décès de Charles Ritz en juillet 1976, à 85 ans, aucun des membres du Fario Club n'a continué ces réunions amicales. C'est 20 ans plus tard que le club renaît sous l'impulsion de Madame Charles Ritz, et d’anciens membres Aujourd'hui le club organise tout les ans le Trophée Charles Ritz au Tir aux Pigeons, décerne le Prix Charles Ritz à une initiative en faveur de la protection de l'environnement, possède au siège une collection de matériels remarquables comme le moulinet rustique du Vicomte H.de France ou le prototype de la première canne Parabolic, ainsi qu'une . bibliothèque complète avec entre autres le n°1 du livre " Pris sur le Vif ". Après avoir longtemps fréquenté la Risle à Aclou, le club possède à présent son parcours de pêche accessible aux membres et à leurs invités sur les bords de la Charentonne
Mon opinion Après l'avoir acquis sans le connaître et sur la simple garantie de la qualité des auteurs, je n'ai pas regretté cette acquisition car cet ouvrage technique, dont les parties relatives au matériel de l'époque sont forcément devenues obsolètes, est toujours d'une extrème actualité tant dans la description des différents lancers que dans celle du comportement des poissons et de ce que doit être en conséquence celui du pêcheur! Le style en est remarquable, comme on pouvait s'y attendre, ce qui fait de sa lecture un réel plaisir accru par la sympathique camaraderie qui transparait dans les quelques dialogues entre les deux compères s'interrogeant sur la meilleure façon de transmettre leur savoir, la simplicité et le bon sens de leur façon de "comprendre" de "pratiquer" et "d'expliquer"! J'ai ainsi réalisé à
leur lecture que le "poser" qui doit être
le plus délicat possible, "à la manière d'une fleur
de pissenlit" (sic), ne correspond en fait à rien de réaliste
puisque les "mouches" montent du fond pour éclore en surface
et s'envoler et ne "tombent pas du ciel" à l'exception des
terrestres, et si le poser se doit d'être délicat, ce n'est pas
pour "imiter" un improbable amerrissage, mais simplement pour ne
pas "effrayer" le poisson, d'où la nécessité
de réaliser ce poser au delà de la fenètre de vision
du poisson qui ne doit voir la mouche que lorsqu'elle dérive ensuite
en surface......vous l'aviez réalisé?? Moi pas et pourtant j'ai
lu bien des auteurs et bien des ouvrages techniques...alors.... Tony Burnand-P Barbellion : la mouche le lancer léger 1944
Tony Burnand: Parlons mouche Le livre Comme l'explique l'auteur lui même dans l'avertissement ci dessous ce le livre est complémentaire de celui écrit 7 ans auparavant en collaboration avec son ami Charles Ritz, fruit de sa seule propre expérience de "pêcheur de grand enthousiasme" avec comme élément nouveau une étude approfondie de la technique à adopter pour prospecter les différents "genres d'eaux"...
Mon opinion: Ouvrage technique très complet , il s'agit d'une véritable "bible"...des années 40 donc inévitablement obsolète dans toute sa première partie traitant du matériel suivie très classiquement de la technique des différents lancers, des posers, du ferrage..etc.....du choix de la mouche et de l'adaptation des techniques à la nature des eaux , aux saisons et aux heures....fourni, certes, riche d'enseignements judicieux sans aucun doute, mais malheureusement d'abord assez ardu d'autant que la mise en page très "sévère est extrèmement dense, sans illustrations pour "aérer" un texte trop touffu et quelle que soit la qualité de l'auteur..l'ensemble est assez "rébarbatif".......surtout comparé à l'ouvrage précédent "à la mouche" écrit par les deux compères.....aussi aéré et instructif que distrayant.....et que j'ai de beaucoup préféré...
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