F.M. Halford: précis de la pêche
à la mouche sèche
Cinquième et dernier ouvrage de FM Halford publié
en 1913 et traduit en Français en 1914, ...
(réédité en 1924, troisième édition en 1982) limitée numérotée
Cette Edition
originale de 1913 a été acquise à une vente à
Lyon en 1981...et cet exemplaire était celui de L. De Boisset
qui a écrit
de sa main en 1964 sur son papier à en-tête de son domicile
du 27bis Avenue Esquirol à Lyon la feuille ci dessous,
retrouvée
dans l'ouvrage
comme le
précise sur la page de garde , au crayon, le dernier propriétaire
de cet ouvrage, un ami décédé récemment
et qui me l'a légué!!
Il
s'agit bien là
du
véritable
Halford
de de Boisset
acheté
par moi, Gérard Alziary
deRochefort , à
la vente
du
12 juin 1981 à Lyon
-
cf vignette annotée de
sa main
de 1964
Le livre:.
Cet ouvrage bientôt centenaire ressemble étrangement dans son agencement et
la façon d'aborder le sujet àux deux ouvrages de référence de notre génération
écrits par R Rocher et JP Pequegnot.
La première moitié de l'ouvrage est consacrée
à la technique pure, du matériel et ses accessoires à la façon de lancer et
de choisir la mouche tout ceci en fonction des circonstances analysées en détail,
la seconde moitié se partage en un chapitre d'entomologie suivi de celui sur
la création, l'aménagement et l'entretien d'un parcours de pêche, y compris
son repeuplement et l'étude de quelques maladies pouvant affecter les truites..!
L'auteur
1844 - 5 mars 1914 Frederic Maurice Halford: Considéré comme le pêre
de la mouche sèche, voire archisèche il a été un peu caricaturé comme le puriste
qui ne pratiquait que la pêche amont sur gobages avec la "mouche exacte" et....
parfaitement sèche! Il est resté également célèbre en raison de ses différends
avec George Eward Mackenzie Skues , l'inventeur de la pêche à la nymphe à vue,
de quinze années son cadet, qu'il avait à ses débuts chaperonné ..avant leurs
polémiques
Fils d'une famille bourgeoise très aisée qui s'installe à Londres, alors qu'il
n'a que sept ans, ses débuts à la mouche se feront a 24 ans sur la Wandle river,
une rivière que possède un ami de son père où il apprendra à pêcher les gobages
en sèche. Une pratique connue mais qui n'en est encore qu'à ses balbutiements.
A 45 ans, ce gentleman renonce à sa vie professionnelle, sa situation familiale
lui permet de se dédier totalement à ses deux passions: la pêche et l'écriture.
En 1886, son premier livre écrit à 42 ans, "Floating flies and how to dress
them" avait dejà connu un énorme succés de librairie. et au total cinq livres
naîtront de sa plume .. De ces cinq livres, seul le dernier écrit en 1913 sera
traduit en français: "The dry fly mans' handbook", (ce "Précis de la pêche à
la mouche sèche") en 1914 par le Fishing Club de France, réédité en 1924 (Doin)
et en 1982 (par P.E.L Plaisir de la pêche).
Halford n'était pas
*un fanatique intégriste de la seule pêche en sèche, il respectait toutes autres
formes de pêches et se permet même de fustiger "la prétention exagérée des pêcheurs
en mouche sèche "
*ni un défenseur pathologique borné de la mouche exacte comme on l'a souvent
prétendu, car il se fait souvent le défenseur des mouches d'ensemble.. ....
mais en matière de mouche artificielle, seule la sèche trouvait grâce à ses
yeux d'où ses conflits avec Skues l'inventeur de la pêche en nymphe! Il réussira
quand même à totalement bannir la pêche à la mouche noyée des chalk streams
anglais où il est encore aujourd'hui totalement interdit de pêcher aval !!
Sa réputation sulfureuse de défenseur inconditionnel de la sèche , Halford
la doit surtout à son décalogue connu aujourd'hui encore comme la "New orthodoxy":
1°) Localiser le poisson à son gobage
2°) Observer l'insecte que la truite mange
3°) Choisir l'artificielle la plus proche de cet insecte.
4°) la lancer sur le poisson gobeur "Le succès n'étant pas dans le nombre de
poissons capturés, mais dans la manière de les prendre"
. J M Touron a écrit: "Vouloir réduire Halford à sa rigidité
de pêcheur exclusif ou à sa ténacité à vouloir imiter les couleurs des subimagos
serait par trop injuste. Halford malgré sa rigueur et peut être grâce à elle,
a donné un code éthique de la mouche, sinon appliqué au moins connu par tous
les moucheurs de la planète Terre (et surtout eau). Si, aujourd'hui, une revue
de pêche à la mouche japonaise, irlandaise, australienne, française ou italienne
défend une même éthique de la pêche à la mouche et une certaine philosophie
pour un sport qui veut être art et manière de vivre, si vous même vous rencontrez
toujours, de l'autre côté de la planète, un pêcheur qui partage notre vision
du civisme piscicole. C'est à Frederic Maurice Halford que nous le devons."
Peu de temps avant sa disparition à 70 ans, il mettra en oeuvre les
consignes qu'il donne dans "Making a fishery" pour aménager un tronçon de la
Test entre Stockbridge et Romsey, sa "Home river", et y créer l'un des meilleurs
parcours de la Test valley.
Mon opinion
C'est un peu la "bible" du début du XXème siècle, comme le seront 60 ans plus
tard les "Confidences...."
de R Rocher et "l'art
de la pêche à la mouche sèche" de JP Pequegnot! Il s'y confirme l'attachement
de ce puriste à la sèche, voire archisèche puisque par définition
"aucune goutte d'eau ne demeure en suspension entre les fibres du hackle,
les ailes ou autres brins de plumes, etc, utilisés dans sa construction.Dans
ces conditions, la mouche flotte parfaitement à la surface de l'eau....."
..., et si le matériel a vieilli....le reste beaucoup moins....et la lecture
en est très agréable malgré la traduction, ce qui témoigne de sa qualité
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