Jean Louis Pelletier Les nouvelles du Moulin
L'auteur: Né dans l'Oise
en 1925, DCD en 1992 à 67 ans d'abord ajusteur à la SNCF, cet
autodidacte devenu ingénieur fut un spécialiste européen des ultrasons
et professeur à l'école des Arts et métiers de Paris, mais il fut également
un grand pêcheur à la mouche d'après guerre et un pilier de l'association
TOS où il entra en 1970 pour y défendre la nature et particulièrement
les rivières à travers le droit de l'environnement dont il était devenu
également un spéciaiste ! Défenseur
opiniatre de l'environnement , fort en gueule, il fonda au sein de TOS une commission
"Pollution et nuisances" et poursuivit lui même avec succès
les contrevenants sans l'aide d'avocats! Il aura eu la puissante stature d'un homme simple et humble qui parlait franc et droit! Mon opinion:.!
L'ouvrage est un recueil de très courtes petites anecdotes de pêche et de voisinage
"au quotidien" autour du moulin breton propriété du narrateur... quand les truites
encore nombreuses montaient sur des bas de ligne de 22%..., autant de témoignages
nostalgiques d'une époque révolue victime de la modernité redoutée à juste titre
cet écologiste avant l'heure, qui s'est bien battu depuis son moulin à eau...contre
des "moulins à vent" qui ont évidemment et malheureusent gagné! ********************* Extraits Le puriste Je le rencontre pour la première fois: son costume élégant,
ses manières aisées, son langage châtié, sa canne en refendu signée d'un bon faiseur,
son large sourire le rendent sympathique. Après de banales politesses, nous abordons
le problème des divers modes de pêche. Il s'en suit une longue tirade où tout
y passe: "lancer = quincaillerie, vers = destruction, insecte = mesquinerie,
etc.. Etats d'âmes Elle arrive sur le flanc, ma mouche, ma petite,
toute petite grise, bien plantée dans la barrette. Son œil me regarde sans haine,
plutôt surpris et c'est la terreur: «L'homme est là.» . Un grand frisson la secoue
et elle repart, tente vainement de sonder les herbes, je la tiens ferme, bien
sur le raide. Je ressens chacun des ses à-coups jusque dans le creux de la main.
Puis, elle monte vaincue, la bouche ouverte. Je m'accroupis dans la végétation,
la saisis juste derrière les opercules et la dépose doucement dans le trèfle.
Ma main gauche monte sur son dos, le pouce de ma main droite s'introduit dans
sa gueule. D'un coup sec je lui casse le cou. Un frémissement, une caudale qui
s'agite et cette merveille de la nature a cessé de vivre. Le sang coule par les
ouïes et la gueule, je retire mon pouce tout strié et entamé par ses dents pointues
comme celles d'un jeune chat. La nausée au cœur je la lave au fil de l'eau. Quelques
poignées d'herbe sur un chiffon blanc voilà son linceul. Le vert de l'herbe fait
ressortir ses couleurs. C'est la belle grosse blonde Normande au profil de carpe,
au ventre doré, au dos ardoise, le tout tacheté d'une éclaboussure de sang corail. Peut-être un bon psychiatre trouverait dans ce comportement bien des complexes de jeunesse. Le coq et le boulanger On a volé le coq gris de Marzin ! La
nouvelle n'a pas mis dix minutes à faire le tour du canton. Un œuf ramené d'Espagne!
Couvé par une poule naine ! Un coq de sept ans! vous vous rendez compte! C'est
le boulanger qui a donné l'alarme. Ce matin, Cocorico n'était pas là au moment
du coup de balai dans le fournil. Tous les jours cette sale bête traversait la
route pour picorer les miettes, en réveillant tout le quartier de son chant criard.
Dès le lever du jour une battue s'est organisée. Heurté par une voiture; il a
dû aller crever dans un fossé ou un fourré! Chaque pêcheur espère le retrouver
même mort, car Marzin ne manquera pas de lui octroyer quelques belles lancettes
de cet incomparable gris-bleu qui faisait la réputation de Cocorico. A neuf heures
les recherches se terminent au café du coin surun échec... A deux heures la bombe éclate, une lettre anonyme
a été déposée dans la boîte de Marzin ; «Le coq est chez le cocu.» Alors, toujours
au café du coin, chez le boulanger, qui maintenant est couché, on s'interroge.
Pas facile d'énoncer les cocus, tout le monde se regarde en souriant bêtement.
Certains, vexés, haussent les épaules, paient hâtivement et s'en vont. lls restent
à trois... célibataires. Trois vieux garçons de plus de soixante ans. On ne saura jamais qui, mais depuis ce jour le boulanger surveille sa femme.
B.Audouys
et JL Pelletier: Je monte mes mouches en 15 leçons lLe livre:reLe livre Excellent petit ouvrage à l'intention du "tout débutant".....avec lequel j'ai débuté le montage de mes toutes premières mouches.......
Mon opinion: Il ne "paye pas de mine" mais sa simplicité et la clarté des explications et des illustrations à propos du montage des quelques "mouches principales" en fait un instrument idéal pour le tout débutant.....qu'il prend par la main pour ses premiers pas...! Absolument nécessaire, et totalement suffisant...pour débuter et donc remarquable à ce titre, bon marché à l'époque de sa publication à mes débuts..introuvable actuellement..mais qui sait..??.!!
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