"T'as de beaux yeux, tu sais"!!

ok........mais eux..comment voient-ils?

   

                                                           

                                                                                                                                                                                                             

http://oatao.univ-toulouse.fr/652/1/picco_652.pdf

Les rayons lumineux que nous échangeons avec les poissons se propagent dans l'air et dans l'eau de façon différente, et leur passage d'un milieu à l'autre les modifie.....

A l'instant où il pénètre dans l'eau, le rayon subit une réfraction, ce que l'on observe en en trempant dans l'eau un bâton dont la partie immergée présente alors une "cassure" par rapport à la partie emergée, ce qui détermine le champ de vision de la truite

Lorsqu'un poisson sous l'eau dirige son regard vers le haut, si la surface est calme, il voit le monde extérieur par la base de son cone de vision qui est en surface une fenêtre ronde d'un diamètre de plus du double (x 2,26) de la profondeur à laquelle il se trouve et à travers laquelle lui parviennent les rayons lumineux : ceux des objets passant à la verticale, oiseau en vol par exemple, lui parviennent avec une concordance parfaite avec le réel (la truite voit l'oiseau tel qu'il est), mais plus les objets sont situés près du sol de la berge,plus les images qu'ils véhiculent sont décalées par rapport à la réalité( = "cassure du bâton" en raison de la réfraction,) et les objets situés au bord qui se trouvent le plus près de la surface de l'eau apparaissent de plus en plus flous(par diffusion)et plus bas s'estompent progressivement jusqu'à disparaitre(angle mort)au profit de l'image du fond réfléchi tout autour de la fenêtre par la surface qui fait miroir !(réflexion)

Un poisson profondément immergé, comme l'est habituellement l'ombre, dispose donc sur le monde extérieur d'une "fenêtre" plus large
qu'un poisson posté en surface comme habituellement la truite,

et peut percevoir,( du fait de la réfraction,) des objets plus bas situés près de la surface car son angle mort est également plus bas situé mais
         *il est alors plus loin de la fenêtre et tous les objets extérieurs semblent plus petits,
         * L'ensemble de la fenêtre devient plus flou et plus sombre car plus d'eau, sauf si elle est parfaitement cristalline, absorbe plus de lumière (absorbtion et diffusion)..

.   conséquence : un pêcheur rampant sur la berge aura toutes les chances d'observer sans être vu, d'autant plus que le poisson est proche de la surface avec un champ de vision étroit     

Lorsque le pêcheur dirige son regard sur l'eau pour voir le monde sous marin les images qu'il en reçoit sont également modifiées et le poisson lui paraîtra un peu rapproché et moins profond qu'en réalité!
 

                                          

La vision de la truite est différente de celle de l'homme à plusieurs égards:


*Champ visuel

Les yeux du poisson ne possèdent pas de paupières, ils sont placés latéralement ce qui leur confère très large champ de vision de 330°: le poisson voit quasiment tout autour de lui grâce à un
          
*Champ monoculaire: chaque œil peut observer latéralement une demi sphère, soit 180° (150° vers l'avant pour l'homme ) et le poisson peut donc percevoir les image de deux objets différents, que le cerveau a la capacité d'analyser toutes deux simultanément..L'œil peut voir ainsi un objet assez éloigné (de 15 mètres) en fonction de la clarté de l'eau. Cette vision monoculaire "en deux dimensions " ne permet pas d'apprécier le relief, l'épaisseur ni la profondeur ou la distance de l'objet détecté, mais est très sensible à ses mouvements!
           *Champ binoculaire étroit restreint à 30° de largeur par chevauchement de 30° des 2 demi sphères des champs monoculaires vers l'avant et vers le haut, mais cette vision envisagée et schématisée "in vitro" est bien difficile à objectiver, notamment en hauteur, "in vivo", elle représente pourtant la fenêtre favorite pour l'attaque qui permet au poisson de percevoir simultanément par les deux yeux et un même objet avec netteté à une distance variant de 10 à 60 cm et il faut donc que la mouche se présente dans cet espace "binoculaire" pour qu'il la gobe...ou la refuse!!.

Premièrement, son attention est attirée dans son large champ monoculaire par le mouvement de la mouche dont la vitesse de déplacement est capitale, ensuite se précisent sa forme et sa couleur et il peut se déplacer alors pour la capter dans son cone binoculaire et en préciser les détails, la distance et le volume pour éventuellement, la gober.!

* un angle mort de 30°, rançon du chevauchement vers l'avant, subsiste vers l'arrière si le poisson est totalement immobile, mais le mouvement déplace cet angle mort et le poisson qui bouge peut être difficile à approcher même par l'arrière

                                                                    Comparaison de l'étendue du champ visuel entre le poisson et l'homme

                                                                                            
                                             VUE SUPERIEURE                                               VUE DE PROFIL                                                  VUE DE FACE
                                                                                                                                                                                       

                                                                          
                                                VUE SUPERIEURE                                              VUE DE PROFIL                                                VUE DE FACE

                 

                  En surface

Le diamètre de la fenêtre de vision est réduit de par les lois de l'optique à un peu plus du double de la profondeur du poisson et
la largeur de sa fenètre de vision binoculaire uniquement antérieure est égale au quart de ce diamètre

A 80cm de profondeur, la fenètre de vision a un diamètre d'environde 1,80m ( il est de 45cm si le poisson est à une profondeur de 20cm)....soit un rayon de plus de 90cm au delà desquels il vaut mieux poser la mouche avant qu'elle traverse, sans s'y poser d'emblée, cette fenètre "interdite à la soie" et aux plus gros brins du bas de ligne, (d'où les lancers plutôt 3/4 amont que amont) représentée en avant par la très étroite surface de vision binoculaire qui préside au gobage, encore qu'alerté plus latéralement par sa vision monoculaire quatre fois plus large et si sensible aux mouvements, il soit susceptible de se déplacer pour capter la mouche dans son cone binoculaire et l'examiner de près!

                       

                                                                                                                                                                                                            

*Mise au point: accomodation

* L'oeil du poisson fonctionne dans l'eau, piètre conducteur de la lumière qui en pénétrant en profondeur est rapidement absorbée à commencer par les plus grandes longueurs d'ondes (rouge) , le violet en dernier                                                               

                                                                                                   
                                                                   

*Or, dans l'eau , si nous ouvrons les yeux, notre vue est trouble...alors que celle du poisson est claire...mais elle serait trouble dans l'air!
La différence réside dans les caractéristiques physiques de la cornée
       -chez le poisson dans l'eau son coefficient de réfraction à 1,37 proche des 1,33 de l'eau et une courbure plus faible que celle de l'homme font qu'elle ne dévie pratiquement pas les rayons que seul le cristallin sphérique va dévier fortement pour les faire converger sur la rétine, mais dans l'air de n = 1 la cornée dévierait bien plus les rayons qui après passage dans le cristallin convergeraient trop induisant alors une myopie importante!
        -chez l'homme dans l'air ce coefficient de 1,37 alors que celui de l'air est de 1 et sa courbure plus prononcée en font la première et la plus puissante lentille de l'oeil qui dévie les
les rayons lumineux avant de les transmettre au cristallin moins puissant qui ne fait alors que complèter la convergence sur la rétine pour une vision précise

                                                                                                 

mais dans l'eau l'oeil de l'homme est pénalisé car la nouvelle interface oeil-eau entraîne des modifications importantes de la puissance réfractive de l'oeil. (La puissance réfractive est déterminée par la formule (N2-N1/r) ou N1 est l'indice de réfraction de l'eau ou de l'air, N2 l'indice de réfraction de la cornée et r le rayon de courbure de la cornée, en mètres. Dans l'air (N2=1.37, N1=1.00, r=0.0008) le résultat donne 46 dioptries et dans l'eau (N1=1.33) 5 dioptries.) Cette perte de pouvoir réfractif que le cristallin est incapable de compenser donne une hypermétropie importante avec une image formée très en arrière de la rétine expliquant la mauvaise vision sous-marine, que le matelas d'air derrière la vitre du masque de plongée corrige mais, en raison du passage eau air, les objets paraissent plus près de 25% et plus gros de 30%.qu'ils ne sont en réalité

                                                                             


 *la pupille du poisson ne peut se contracter d'où la fixité du regard mais surtout cette absence de possibilité de diaphragmer est compensée par la tructure de la rétine qui la protège en cas de lumière excessive

 * son cristallin, non déformable comme l'est le nôtre, est pratiquement sphérique et fait protrusion à travers la pupille pour venir quasiment au contact de la cornée: il concentre les rayons visuels au maximum et les images ne sont "au point" que pour des objets très rapprochés à moins d'un mètre qui lui envoient des rayons divergents, sinon, au delà, les images des objets qui de loin lui envoient des rayons parallèles se forment en avant de la rétine et sont floues comme chez le myope : le poisson est bien un myope  

                                                                 

Il est cependant capable d'une très faible accommodation qui se fait exactement comme dans un appareil de photographie où la mise au point résulte du déplacement de l'objectif. Le cristallin pour cela est tiré en arrière et rapproché de la rétine par un muscle spécial, le muscle lenticulaire, quand ce muscle se relâche, la lentille revient en avant sous l'action de son ligament suspenseur

                                                                                  

  L'oeil du poisson avec son muscle lenticulaire permet une petite accomodation par déplacement du cristallin plus arrondi que celui de l'homme et
incapable de modifier sa courbure

 

*Lumière et couleurs  

La truite détaille les insectes, les mouches artificielles dans des longueurs d'onde que nous ne pouvons percevoir et avec une grande capacité d'adaptation à la vision nocturne par très faible luminosité. Elle a également une excellente perception du mouvement qui dépend de la richesse de la rétine en photorécepteurs et de la persistance dans le temps de la vision qui conditionne le haut degré de sensibilité au mouvement.
      Avec plus de 300° en vision totale, elle distingue tout ce qui bouge autour d'elle sans tourner la tête ! Cette vision monoculaire large est complétée par une vision binoculaire de face où la truite évalue la distance des objets. Elle peut en même temps viser notre artificielle tout en guettant nos moindres mouvements sur la berge!                                                   

*La rétine du poisson, .comme celle de l'homme, comporte deux types de structures sensibles à la lumière: les bâtonnets et les cônes., mais sa structure est moins fine que celle de notre rétine, dont elle diffère de par la disposition plus étalée de ses cônes et bâtonnets; elle est propre d'abord à la vision du mouvement des objets, ensuite, à la perception de leur forme.

                                                                                                                   
        * Les bâtonnets sont sensibles à la lumière (alors qu'un bâtonnet peut être sensible à un seul photon , il en faut 100 pour activer un cône) et particulièrement aux contrastes et aux mouvements et permettent une vision "en noir et blanc"utilisant un minimum de source lumineuse. Plus nombreux chez la truite que chez l'homme chez qui ils restent localisés, ils sont répartis sur toute la surface de la rétine..et ainsi chaque oeil qui est capable de détecter les mouvements sur un champ de vision de 180°, conserve cet avantage lorsqu'il fait sombre alors que les couleurs s'estompent : la truite voit mieux que nous dans la pénombre, que ce soit dans les profondeurs aquatiques
ou au coup du soir, mais alors en "noir et blanc" d'où l'indication de mouches noires ou blanches au coup du soir!

                 
      * Les cônes permettent de différencier les couleurs QUI
en tant que telles « n’existent pas » dans le monde réel : elle ne sont qu’une interprétation cérébrale des vibrations lumineuses perçues par les organes visuels. et la vision des couleurs par les poissons est maintenant démontrée. Chose peu étonnante lorsque l'on sait que bon nombre d'entre eux communique par des codes couleurs lors de parades nuptiales ou d'intimidation devant un assaillant par exemple.

. Dans l'œil humain, les cônes sont concentrés sur un tout petit emplacement de la rétine. Chez la truite, les cônes sont également répartis sur toute la surface de la rétine, avec cependant une concentration plus prononcée sur la partie correspondant à la vision supérieure et antérieure , ce qui lui permet quand même une vision plus précise des objets qui se présentent immédiatement en avant et au dessus de son nez comme lors d'un gobage !

Ces cônes permettent en fait la perception des différentes longueurs d’onde du spectre lumineux:.

Chez l’homme, trois types de cônes sont présents :
-cône « rouge », avec un pic de perception à 565 nm
-cône « vert », avec un pic de perception à 535 nm
-cône « bleu », avec un pic de perception à 440 nm

Ils permettent de percevoir les vibrations lumineuses dans une fourchette comprise globalement entre 400 et 700 nm Les combinaisons de stimulation vibratoires de ces différents capteurs génèrent des signaux que notre cerveau interprête comme des couleurs. En fonction de la variation individuelle dans le nombre des cônes et dans l’interprétation cérébrale des données, chacun a au final une perception différente des couleurs. Par exemple, pour un spectre de longueur d’onde situé entre le pic bleu (440 nm) et le pic vert (535nm), l’un définira un vert, l’autre un bleu ou un bleu-vert, un vert tirant sur le bleu, etc L’homme ne peut percevoir les longueurs d’ondes extrèmes du spectre : infra rouges et ultra violets.

Chez la truite, on a quatre types de cônes :
- cône « rouge », avec un pic à 600 nm
- cône vert, avec un pic à 535 nm, le même que nous
- cône bleu, avec un pic à 440 nm, le même que nous
- cône « ultra violet » à 355 nm

-Ainsi si la perception par la truite des bleus et des verts peut être considérée très comparable à la nôtre, les travaux de laboratoire ont confirmé que certains poissons, en particulier la truite, sont particulièrement sensibles aux radiations rouges ou orangées, moins au bleu et que les poissons peuvent distinguer un spectre lumineux plus large que l'homme notamment dans les longueur d'onde de l'infrarouge et de l'ultra violet. Certains poissons comme le silure sont plus actifs au crépuscule du fait qu'il sont très sensible aux infrarouge:

-Le pic de perception du cône rouge est décalé chez la truite vers les infra rouges. Ainsi un rouge qui nous paraîtrait sombre serait perçu plus lumineux par une truite et ainsi visible dans des conditions de moindre luminosité.
- Les cônes ultra violet semblent disparaître chez le poisson adulte, possiblement en relation avec la réflection UV marquée de certaines petites proies animales consommées par les alevins dont ces cônes permettraient une détection plus aisée.

-La vision tétrachromate des oiseaux diurnes (passereaux, canards, pigeons…) existe chez certains poissons (truite, carpe, poisson rouge…) qui peuvent distinguer deux objets qui nous paraissent à nous de couleur identique. En revanche, il est difficile de s'imaginer comment ils perçoivent le monde

Bien entendu, il faut extrapoler ces données au milieu aquatique, particulièrement freinant pour les ondes vibratoires lumineuses (les rouges disparaissent en premier, puis les verts, les bleus, les UV).

Dans la lumière atténuée, la vision des couleurs diminue rapidement et en expérience les poissons ne discernent plus le rouge, par exemple, des diverses teintes de gris. On sait que la pénétration des diverses radiations dans l’eau est très différente. Le rouge est absorbé le premier, c’est le violet qui pénètre le plus profondément. Cette pénétration des rayons varie considérablement, elle est très faible dans les eaux troubles ou chargées d’un abondant plancton

       *Une couche de cellules pigmentaires remplies de mélanine recouvre la rétine et la protège d'autant que le poisson n'a pas de paupière ni d'iris pour diaphragmer. Le mouvement rétino-moteur observé chez le poison comme chez certains oiseaux renforce cette protection :
*si l'intensité lumineuse est forte(1), les bâtonnets de la rétine migrent en profondeur vers cette couche pigmentaire très opaque, et les cônes restés dans le plan focal, permettent d'obtenir une image mieux définie ;
* en condition de faible éclairement(2), le mouvement s'inverse, et les faibles changements d'intensité sont alors perceptibles en noir et blanc grâce aux bâtonnets qui viennent en avant pour recevoir toute la lumière disponible .

                                                                                                                                                                                                                                      

                                                                                              Réfraction, reflexion, diffusion absorbtion

*L'absorption Il s'agit en fait de l'absorption de l'énergie des photons par des molécules constituant l'eau. La pénétration des diverses radiations dans l'eau varie en fonction de la longueur d'onde et on a vu que les plus longues comme le rouge sont absorbées en premier, alors que les plus courtes, comme le violet pénètrent le plus profondément:

*l' ’eau transmet très bien le bleu : il faut environ 50m pour que le bleu soit complètement absorbé par l’eau.

*pour le le rouge il suffit de 2 m d’eau pour que cette couleur disparaisse complètement !

*Le phénomène est encore plus prononcé pour les rayons infra-rouges puisqu’ils sont filtrés (ou réfléchis) par les premiers centimètre à la surface de l’eau.

*alors que la pénétration des UV dans l’eau est excellente puisqu’il faut plus de 10m d’eau pour les filtrer complètement.

En gros, si nous allons profondément dans l’eau, seuls le bleu-violet et les UV vont pénétrer d’où la vision bleue très "monochrome" dont témoignent les plongeurs.

*La diffusion de la lumière est le phénomène physique, dû à la présence de particules en suspension ou de particules constituées de molécules d'eau de densité différente du milieu environnant, résultat de la réflexion, de la réfraction et de la diffraction par ces particules: tous les rayons sont renvoyés dans toutes les directions.

*Réflexion et réfraction: Lorsqu'un rayon lumineux arrive obliquement sur la surface de séparation entre 2 milieux transparents, une partie subit une réflexion, le reste pénètre et subit une :

                                                    

      *Réfraction en étant dévié (tout cela dans le même plan), mais pourquoi cette déviation??
           - La lumière. rencontre une " résistance " lorsqu'elle se propage de l'air dans un autre milieu, car tout milieu a une " densité optique " plus grande que le vide, (ou l'air que l'on assimile au vide pour faciliter les calculs!) donc elle est ralentie, mais quel lien entre ce ralentissement et sa déviation?? Un exemple concret l'ojective très simplement:

Lançons obliquement à la surface de l'eau une barre qui reste perpendiculaire à la direction de son déplacement: son extrémité basse touchera l'eau en premier et ralentira alors que l'autre plus rapide pivotera jusqu'à ce qu'elle touche l'eau à son tour et alors la barre poursuivra sous l'eau son chemin en ligne droite mais sa trajectoire aura été déviée!
Il en est de même pour des fronts d'ondes qui seront ralentis , ce qui se traduit par une diminution de la distance qui les sépare, et déviés selon le même principe

                                                                         
Si nous laissons tomber la même barre horizontalement donc parallèlement à la surface ses deux extrémités l'atteignent en même temps , la barre est alors ralentie mais non déviée: c'est ce qui se produit lorsque le rayon incident arrive perpendiculairement à l'interface conformément au schéma ci dessous

                                                                                                     
           - L'indice de réfraction est une mesure de cette densité optique. Concrètement, il s'agit d'une mesure de vitesse de la lumière dans un milieu donné comparativement à sa vitesse dans le vide. Cette relation s'exprime comme suit     
                                                                                où n est l'indice de réfraction, c, la vitesse de la lumière dans le vide, et v, la vitesse de la lumière dans le milieu.

  La vitesse de la lumière dans le vide est d'approximativement 300.000km/s. Comme la vitesse de la lumière dans un milieu ne peut être qu'inférieure à sa vitesse dans le vide, l'indice de réfraction d'un milieu ne peut pas être plus petit que un. Les tableaux ci-dessous indiquent la vitesse de la lumière dans divers milieux et leur indice de réfraction

                                                                                          
 1/ Le rayon incident est un rayon de lumière qui se dirige vers l'interface entre les deux milieux.
2/ Le rayon transmis est le rayon de lumière qui s'éloigne de l'interface entre les deux milieux après avoir subi une réfraction. Il est parfois appelé rayon réfracté.
3/La normale à la surface est une droite perpendiculaire à l'interface entre les deux milieux et située au point d'impact du rayon incident sur l'interface
4
/ les rayons incident et transmis se trouvent de part et d'autre de la normale, tous trois sont dans le même plan
5/ Lorsque le rayon passe de l'air (d'indice 1) dans l'eau (d'indice 1,33) et en général, lorsqu'un rayon lumineux passe dans un milieu d'indice plus élevé, il se rapproche de la "normale" (=perpendiculaire) à la surface de séparation des 2 milieux (= la verticale )
6/ Lorsque le rayon lumineux passe de l'eau (d'indice 1,33) à l'air (d'indice 1) et en général, lorsqu'un rayon lumineux passe dans un milieu d'indice plus faible, il s'écarte de la normale (la verticale ) à la surface de séparation des 2 milieux.
5/ L'angle d'incidence est l'angle formé par le rayon incident et la normale à la surface.
6/ L'angle de transmission, ou de réfraction, est l'angle formé par le rayon transmis et la normale à la surface

                                                                                                        
7/L'angle de transmission est plus grand que l'angle d'incidence lorsque la lumière passe d'un milieu dense(eau) à un milieu moins dense(air),et vice versa, le schéma reste donc valable dans les deux cas, et
8/ si le rayon réfracté devient le rayon incident, l'angle devenu le réfracté reste de même valeur que lorsqu'il était incident: c'est le principe du "retour inverse de la lumière"
9/Il y a un rapport entre l'angle d'incidence i et l'angle de transmission t en relation avec les indices de réfraction mais la variation de t en fonction de i n'est pas linéaire, l'angle de transmission, ou réfracté, variant, dans ce sens eau-air, plus rapidement que l'angle d'incidence.
On peut donc se retrouver dans la situation où le rayon réfracté est perpendiculaire à la normale ( t = 90°), soit parallèle à la surface. L'angle d'incidence provoquant cette situation est appelé " angle critique ", angle maximal permettant à un rayon incident d'être transmis d'un milieu transparent (eau) à un autre, d'indice de réfraction inférieur (air) au delà duquel la

       *réflexion sera totale! Ce phénomène s'appelle " réflexion totale interne "
L'angle de réflexion totale interne entre l'eau et l'air est environ de 48,75° au delà duquel tout rayon incident sera réfléchi selon un angle égal et dans le même plan    
                      

         

                                                                                                          

                                                                                                  Animation en cliquant sur ce lien

Cet angle limite un "cône de la vision"= 48°75 X 2 = 97° 5 qui représente la plus large fenêtre par laquelle théoriquement le poisson peut voir notre monde, au delà, la réflexion est totale ce qui détermine la "zone miroir" tout autour de cette fenètre, où se réflète l'image du fond!!

                                               


à partir de l'angle d'incidence = 0°,
soit perpendiculaire à la surface, où il y a 2% de réflexion , ce pourcentage aux dépens des rayons transmis va croïtre progressivement avec l'angle d'incidence jusqu'à ce que la réflexion devienne totale conformément à ce tableau réalisé dans le sens "air-eau" en application du principe de retour inverse de la lumière

  

On constate que si pour un angle incident de 70°, la transmission de la lumière n'est déjà plus que de 5%, pour 80°,(10° à la surface) elle tombe à 1%....: sur le schéma ci dessous toute la partie du pêcheur située au dessous de la ligne 10° ne transmet donc par réfraction que 1% de la lumière qu'elle envoie à la surface qui en réfléchit 99%, c'est dire que ces 1% ont peu de
chances de parvenir au poisson pour lequel ces 10° seront "aveugles"..et dans les conditions d'une rivière à la surface agitée qui n'ont rien à voir avec les conditions "idéales" d'un laboratoire, l'angle aveugle est évidemment augmenté d'autant, jusqu'à 30° si l'on admet que ce sont alors17% des rayons transmis qui peuvent ne pas parvenir au poisson....!!

.                                                
C' est en raison de cet angle mort dit "aveugle" dans la nature, mais pas en laboratoire, que le pêcheur qui veut en profiter pour ne pas être vu se doit de se faire "petit" au bord de l'eau d'autant plus que le poisson et plus profondément posté!

En fait, même dans la nature il n'y a pas vraiment d'angle "aveugle" car la truite voit superposées l'image de l'extérieur et l'image du fond réfléchie par la surface. À mesure que l'angle passe de la verticale à 48,75° l'image du fond se renforce et celle de l'extérieur s'atténue au prorata du pourcentage de rayons transmis et ce d'autant plus rapidement que le fond est clair avec alors un angle dit "aveugle" plus effectif qu'avec un fond sombre qui "allonge la durée de vie" de l'image extérieure!!

Applications pratiques

Il est possible désormais avec ces données de tracer à l'échelle le schéma complet du trajet des rayons lumineux échangés entre le pêcheur et le poisson et de comprendre pourquoi leur image est vue par l'autre décalée par rapport à la réalité physique, et ce qu'il en est excatement de cet angle dit" aveugle" en fonction de la profondeur du poisson!

Les illustrations habituellement proposées exagèrent considérablement les conséquences de la réfraction en ne respectant pas les proportions réelles ni l'échelle, (comme dans le schéma ci dessus où le poisson est à 5m de profondeur et à 10m du pêcheur assis de 1,50m, et ci dessous où le pêcheur de 1,75m est à 8,50m du bord, 15 mètres du poisson immergé à 3,5m de profondeur......toutes situations irréalistes) sans doute pour mieux frapper les esprits !

                                                   

                                                                        

Bien moins spectaculaire que la fiction, la réalité est plus proche du schéma ci dessous,avec illustration de l'angle mort J-I-K amputant le pêcheur aux genoux pour un angle incident de 80° sur un poisson à 80cm de profondeur(1) que le pêcheur le voit moins profond (2) qu'il ne l'est en réalité!!       

                 
              
* Compte tenu que dans la nature
*l'eau de la rivière n'a pas la limpidité ni le calme de l'eau du laboratoire où la réfraction s'effectue jusqu'à une incidence de 90°, et alors à 48,5°,
* que sa surface n'est pas parfaitement calme et lisse mais agitée par le courant et les vaguelettes dues au vent éventuel...,
* et que les conditions d'éclairage sont très variables contrairement à celles du labo,


il parait évident
* qu'à 1% de transmission , la "nature" se chargeait sans aucun doute de faire disparaitre ces malheureux "1%" rescapés , d'où le tracé du rayon incident à 80°...et pour faire "bonne mesure", et surtout avoir un second terrain d'analyse,
* les 5% transmis pour une incidence à 70° ont également été considérés comme susceptibles d'être "digérés" avant de parvenir au poisson...ce qui justifie le tracé correspondant à cette incidence de 70°!

Ces chiffres sur lesquels se basent nos exemples représentent encore sans aucun doute un "minimum" car il est très vraisemblable que la nature est susceptible de "digérer" plus de 5%, et sans doute les 17% correspondant cette fois à un angle incident à la normale de 60°, soit 30° à la surface..qui représentera alors réelle la dimension, bien plus grande, de l'angle dit "aveugle"


             * Le tableau ci dessus est parfaitement explicite, quoiqu' à priori assez rébarbatif  bien que je l'aie agrémenté de mon meilleur profil de l'époque où j'étais encore "jeune et beau".., mais je vais quand même vous aider à l'interpréter, après que vous ayez bien lu les explications qui y sont inscrites!

            *Ce qui nous intéresse au premier chef est ce fameux angle mort selon lequel le poisson ne peut nous voir, et il est bien objectivé que le poisson nous voit "plus" quand il est posté à 80cm de profondeur qu'à 20cm

  


  

                                                                                                                                 
Ci dessous une illustration plus "réaliste", ...

(en tenant compte du fait que:"tout objet vu à travers un dioptre plan air eau va donner une image optique qui sera réduite en hauteur de façon variable en fonction de l'angle d'incidence des rayons,)
pour un angle incident à 80° cette fois chez un poisson posté à 20 cm sous la surface et qui ne voit que le buste du pêcheur ascensionné(violet) par rapport à la réalité(vert), "écrasé" en hauteur, rétréci en largeur et éloigné et correspondant à la petite figure B qui suivra et qui avec les 3 autres (A-C-D) envisage les 4 cas de figure avec des schémas plus simplistes ignorant " l'élévation".....car plus faciles à réaliser........mais maintenant vous avez tout compris!! 

                                        

      Pour une incidence à 80°, la zone aveugle est certaine mais étroite, et les magnifiques photos de JL Teyssié illustrent parfaitement la démonstration schématique

                              A/ Poisson à 80cm: la vision est assez large, la zone aveugle ne s'étend que jusqu'aux genoux, soit à 55cm du sol..., il faut alors carrément se coucher pour être masqué!
                              B/  Poisson à 20cm: la zone vision est moins large la zone aveugle monte jusqu'aux cuisses du pêcheur, 65cm, dont les cuissardes sont peu visibles,seul le tronc reste dans la fenètre de vision du poisson!

                                                                                                                            A                                                                                                                   
                                                                                                    

                                                                                B

                                                                                    

        Pour une incidence à 70° , la zone aveugle dont on a émis l'hypothèse ci dessus sans en être certain s'étendrait plus :
                               C/ Poisson à 80cm: elle s'étendrait des pieds à la base du thorax, soit à 1,15m du sol, seule la moitié supérieure du corps du pêcheur est dans la fenètre de vision du poisson et il suffirait alors de se courber pour se rendre quasiment invisible..mais le poisson est-il vraiment aveugle pour cette incidence qui lui transmet quand même 42% de la lumière incidente??
                               D/ Poisson à 20cm: la zone aveugle monte jusqu'à 1,40m aux épaules, seule le tête du pêcheur reste visible du poisson, mais...
même remarque que ci dessus!!


                                                                                                                             C                                                                                                                  
                                                                                              

 

                                                                                                                                D  

                                                                                  

  Au total: on est sûrs que dans le schéma pris pour type,
        -lorsque le poisson est peu profond, 20cm, il ne peut voir que notre tronc et que pliés en deux, nous sommes quasi invisibles, (B)....mais dans quelle mesure notre tronc lui est également caché , tête seule visible, (D) si l'on considère une incidence à 70° au lieu de 80°.....il est difficile d'être affirmatif..!
       -Lorsque le poisson est plus profond, 80cm, il nous voit mieux, jusqu'aux genoux, seules nos jambes lui sont masquées,(A) ...dans quelle mesure pour une incidence moindre à 70° sa vision s'arrêterait à la base de notre thorax.(C)., la aussi il, est difficile d'être affirmatif ..possible mais pas certain..!

                                Où est la vérité?? "In Medio stat Virtus" alors...sans doute est -elle "entre" ces deux cas de figure mais où qu'elle soit......................
plutôt que de passer votre journée à plat ventre pour échapper au poisson calé en profondeur..pensez aussi à vous reculer du bord de l'eau car alors la zone dite "aveugle"gagne en hauteur..

                                          Il est temps de conclure cette étude et d'en résumer les conséquences pratiques:

* Il vaut mieux aborder le poisson par l'arrière pour profiter , s'il est immobile, de l'angle mort "relatif" de 30° de son champ visuel vers l'arrière

*Evitez les mouvements inutiles, car c'est le mouvement qui attire en premier l'attention du poisson,

*Evitez les couleurs vives, en vous habillant de façon générale en "neutre", (beige, vert..toutes couleurs très représentées dans la nature)

*Supprimez les objets brillants, tout ce qui peut réfléchir des éclairs lumineux en direction du poisson, et les cannes mates sont préférables aux vernis "flambant neuf", H Bresson avait même peint ses cannes en vert foncé mat.

*Faites vous le plus petit possible, accroupi ou à genoux, reculez si possible sur la berge pour vous éloigner au maximum du poisson et augmenter la hauteur de la zone aveugle..et pensez à fouetter plutôt à l'horizontale qu'à la verticale, et ce d'autant que le poisson est plus profond et plus proche en rivière étroite!


* En Wading, par contre, à partir du moment où, à 5m du poisson, vous êtes immergé jusqu'au bassin, soit environ 1m, vos 75cm qui dépassent a surface de l'eau sont totalement dans l'angle aveugle pour un poisson posté à 80cm de fond, et à fortiori plus près de la surface..par contre n'oubliez pas que le poisson sous l'eau est "chez lui" et peut voir jusqu'à 15m....votre wader...alors bougez le moins possible...

                                                                                                   


*Le poser doit se faire à un bon mètre à l'amont de la position présumée du poisson, distance "de sécurité" ....d'autant que le gobage peut être plus aval que son poste quand, comme le fait souvent l'ombre, il a suivi aval la mouche qui est passée au dessus de lui !
*Les mouches agrémentées de rouge orange....sont bien vues, mais le blanc est à privilégier au coup du soir d'autant qu'il est également très visible pour nous

Et maintenant..à vous de jouer...en ous rappelant simplement l'essentiel:

Un poisson profondément immergé, comme l'est habituellement l'ombre, dispose sur le monde extérieur d'une "fenêtre" plus large qu'un poisson posté en surface comme habituellement la truite, et peut percevoir,( du fait de la réfraction,) des objets plus bas situés près de la surface car son angle mort est également plus bas situé

 conséquence : un pêcheur rampant sur la berge aura toutes les chances d'observer sans être vu, d'autant plus que le poisson est proche de la surface avec un champ de vision étroit    

 Lorsque le pêcheur dirige son regard sur l'eau pour voir le monde sous marin les images qu'il en reçoit sont également modifiées et le poisson lui paraîtra un peu rapproché et moins profond qu'en réalité