Caractéristiques physiques et fonctionnelles
des cannes à mouche et leur montage
Source de discussions infinies,
la canne à mouche est un superbe outil qui ne peut être choisi à la
légère car celle qui convient à l'un ne conviendra pas forcément
à un autre....mais sans oublier qu'elle n'est qu'un outil car
"Tout lancer de pêche à la mouche naît de la mise en mouvement
et de l'interaction de deux systèmes :
*le matériel utilisé (canne, soie, bas de ligne), et
*les leviers du corps du lanceur (ses bras)
Comme l'écrivait Sergio Rizzoli de la SIM Suisse en 2001
dans un manuel technique:
.
"Au risque de déplaire aux fabricants de cannes, force est de reconnaître
que ce sont les bras du pêcheur qui constituent le véritable moteur
du lancer, alors que le matériel utilisé ne fait que répondre aux impulsions
du lanceur.
Une canne de grande qualité dans les mains d'un mauvais lanceur ne donnera
que de piètres résultats. En revanche, un excellent lanceur est capable
de lancer parfaitement même avec une canne médiocre.
Aussi, le pêcheur désirant acquérir une bonne technique de lancer a
bien meilleur temps de travailler sur les mécanismes de ses propres
articulations plutôt que de se perdre dans une vaine recherche de la
canne idéale".
.
1°/ LES MATERIAUX
Autrefois, en bambou refendu (6 pans collés en hexagone) encore
fabriquées par des artisans conservateurs, esthétiquement superbes mais
nécessitant un entretien fastidieux, ces cannes sont chères, plus lourdes,
plus lentes, plus raides et moins performantes
que les matériaux modernes, et leur l' usage est réservé
à quelques inconditionnels des traditions ancestrales !!
La fibre de verre célébrée comme une nouveauté retentissante
dans les années 70, mais qui donnait des cannes épaisses, lourdes et lentes car
très molles, est également rangée au placard (mais on peut
noter un regain d'intérêt pour cette fibre dans les pays où
subsistent de gros poissons, pour sa solidité malgré des flexions
incroyables souvent fatales à la fibre de carbone) au
profit du matériau roi : La
fibre de carbone aux qualités mécaniques incomparables : résistant,
50 % plus léger que le bambou et la fibre de verre, c’est un matériau puissant
à haut module d’élasticité rapide, .(.mais attention, il
existe des fibres de carbone très "sèches" qui cassent
à la moindre erreur et d'autres tellement molles qu'elles en deviennent
inutilisable) présenté en tubes assez épais avec lumière réduite d’où un
diamètre extérieur réduit également dont le profil peut être très progressif.
Une canne en carbone reste abordable car on en trouve aujourd’hui des correctes
pour débuter aux alentours de 100 euros .................. 2°/
CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
1) Longueur :
Une canne "standard" fait 8' 1/2= 2,59m
- à 9 pieds = 2,74m ....au dessous c'est une canne courte, au
dessus une canne longue!!. Il faut savoir qu’à l’usage un demi pied
soit 15 cm représente déjà une différence notable car très perceptible
en action de pêche et il est regrettable que la
standardisation des fabrications ce cannes s'oriente vers des valeurs
en pieds entiers;
La taille est traditionnellement souvent exprimée
encore aujourd’hui en pied anglais de 30,48 cm,
*et "inches"(pouces)soit le douzième du pied = 2,54cm
!
*ou décimales soit en 1/10 de pied = 3,04cm
Cette dimension est donc inscrite sur le talon en
pieds (P- ou') (et de plus en plus souvent
en mètres)de deux façons
soit 9P....soit 9'
et s'y ajoutent
les décimales(,) = 1/10 du pied
= 7P,2 = 7pieds + 2/10 de pied =.213,36
+ 6,08= 219,44 (=7'2"4)
ou
les inches (")= 1/12 du pied =
6'10" = 6 pieds + 10 douzièmes
de pied = 182,88+25,4 = 208,28 (=6P,8)
***********
Ainsi on pourra inscrire pour la même
canne: 9p,5 en décimales ou 9'6" en inches = 2,89m
************
Il est plus facile d’apprendre à fouetter avec une canne longue
semi parabolique qui contrôle mieux la soie et qui à profil identique
sera plus lente et plus douce qu’une plus courte
2) Le poids :actuellement
les cannes en fibre de carbone pèsent toutes moins de 100g , 75 g pour une 8,5
pieds, ce poids est souvent marqué également sur le talon,
mais il s'apprécie mieux en action de pêche que sur la balance car
ces deux critères ne sont pas toujours en harmonie: tout est affaire de
ressenti...et par exemple pour un poids égal sur la balance, une canne
d'action parabolique paraitra en fin de journée plus légère
qu'une canne d'action de pointe. 3)
Le nombre de brins :la plupart
des cannes ont longtemps été en deux brins égaux en général,
mais parfois asymétriques, talon court et scion long!
Pour des commodités de transport, certaines ont été montées
en 3 à 5 brins mais la multiplication des viroles alourdissait et fragilisait
l’ensemble dont l’action était également un peu modifiée disait-on! Depuis,
la technologie a résolu ces problèmes et les cannes multibrins,
4 désormais plur la plupart en raison des nouvelles
normes du transport aérien, sont de plus en plus fréquentes
et appréciées dans la mesure où leur faible encombrement
n'a plus comme corollaire les défauts qui ont été supprimés! 3°/
CARACTERISTIQUES FONCTIONNELLES1) La puissance
La puissance d'une
canne à mouche est déterminée par sa raideur dont dépendra sa capacité
à propulser le poids des 9,14 premiers mètres de la soie. Cette
raideur dépend surtout
*de la texture de la fibre qui détermine
la qualité du blank: les carbones sont définis par leur
module et plus ce module est élevé plus la canne est nerveuse...en
se fragilisant!
*De la conicité des brins et en théorie
--
si la conicité est forte : la canne est raide,
or plus une canne est raide plus elle est puissante
- si la conicité est faible : la canne est souple,
donc moins puissante
mais en pratique les fabricants s'ingénient aujourd'hui à
offrir des cannes fines quelle que soit leur puissance et une canne
au talon un peu gros est rarement un matériel de qualité
La puissance intrinsèqueest définie
par le test de courbure qui détermine le poids qui suspendu à la pointe du scion,
le plie en angle droit par rapport au talon de la canne ; cette puissance
est exprimée en livres (Lbs) de 454 g. La puissance
de lancer pour
une canne à lancer,c’est le poids que la canne lance de façon optimale:
pour une puissance intrinsèque de 3 livres soit 1362 g, la puissance de lancer
calculée de façon empirique à partir de la puissance intrinsèque à l'aide
de deux coefficients 20 et 60 -minimum sera de
1362 : 60 = 23 g -maximum sera de 1362 : 20
= 68g La puissance "arrondie" de cette canne à lancer sera donc
de 20 à 60g pour une canne à mouche,
- la puissance de lancer sera représentée par le poids des
30 premiers pieds de la soie (9 m longueur moyenne habituelle utilisée) que la
canne maintiendra en l’air avec le plus d’aisance.
- Or, les normes AFTMA définissent les soies en fonction du
poids de leur 9 premiers mètres par des numéros de 1 à 12 selon le tableau suivant:
AFTMA ........ 1.........2.......3.......4.......5........6.........7.......8........9........10
.........11........12
Poids/g....... 3,9.......5,2....6,5.....7,8....9,1.....10,4.....12....13,6....15,6.....18,1......21,4......24,6
- Si
10 g représentent l’optimum de la canne considérée, soit le poids utilisant au
maximum ses possibilités, et à ne pas dépasser, on pourra considérer qu’il représente
la puissance de lancer maxi qui multipliée par 20 donne une puissance intrinsèque
de 200 g : cette canne selon le tableau lancera de façon optimum une soie
5 ou 6 et ce sont ces chiffres inscrits sur le blank au dessus de la poignée de
la canne qui expriment sa puissance
- Cette puissance dépend essentiellement du matériau et
de son profil et non pas de la longueur.
Il
existe une façon simple de déterminer le numéro de la soie adaptée à la puissance
d’une canne: il sufffit de déterminer quel poids(g) en bout de scion
engendre une flèche (f) du dixième de la longueur (cm) du blanck
entre le haut de la poignée et l'anneau de pointe, de diviser ce poids
(g) par la longueur ( f )ce qui donne la raideur à reporter dans le tableau
pour déterminer le numéro de la soie 1)fixer horizontalement la canne sur une table de façon à ce que
sa poignée seule soit en contact avec le plateau et qu'elle arrive au ras du bord
2)Passer une soie ou un fil de nylon à travers les anneaux.3)Attacher une masse au bout de la soie de telle sorte que la
canne fléchisse sur une hauteur équivalente à 10% de la distance qui sépare la
pointe du scion de la poignée.
*sur une table de 76 cm de haut, cette canne qui fait 190cm de la pointe à sa
poignée doit fléchir de 19cm. Soit une distance par rapport au sol de 76-19 =
57cm4)à la pesée
la masse qui provoque cette flexion est de 13gr 5)Déterminer la raideur 13gr / 19cm =
0,68gr/cm6)Se reporter
au tableau ci dessous pour constater que la soie préconisée
doit être une # 4 comme
stipulé par le fabricant sur le blanck
cqfd!!Plage
de rigidité (gr/cm) n° de soie recommandé si on
ne considère que les 9 premiers mètres (AFTMA)0.55
- 063 ------------------- # 30,63
– 0,75 ------------------- # 40,75
– 0,86 ------------------- # 50,87
– 1,02 ------------------- # 61.03
– 1,18 ------------------- # 71,19
– 1,38 ------------------- # 81,38
– 1,63 ------------------- # 91,63
– 1,97 ------------------- # 101,97
– 2,32 ------------------- #11A
rappeler que le numéro d'une soie concerne le poids de ses 9 premiers mètres
et toutes les soies de même numéro ont le même poids pour ces
9 premiers mètres....mais selon les profils, les mètres suivants
n'ont plus le même poids et une DT sur 20 mètres pèsera plus
lourd en raison de ses deux fuseaux qu'une WF de même numéro dont
le corps est fait d'une fine ligne parallèle:
donc une canne marquée d'un seul chiffre # 4 est adaptée à
9m de DT4 ou de WF4.......... mais pour un lancer
plus long , 20, 25m...., elle supportera très bien une WF4 mais mieux une
DT3 d'où la nécessité de descendre alors la DT de un numéro,
et d'où la double numérotation 3/4 parfois rencontrée, En
fait, la théorie ici aussi est démentie dans sa "rigidité"
par l'évolution très rapide des technologies et les cannes modernes
sont susceptibles, selon la technique du lanceur qui est primordiale, de lancer
des soies de numéro, donc de poids, très différents...et
les chiffres ci dessus ne doivent plus être considérés que
comme des indications et non comme des impératifs absolus....
2)
La rapidité
- Elle
se mesure sur une canne maintenue par la poignée horizontale dans un étau et à
l’extrémité du scion de laquelle on donne des impulsions afin de la faire osciller :
le nombre de battements par minute définit la rapidité : à 120, la canne
est lente, au dessus de 150, elle est très rapide.
- Elle
est indépendante de l’amplitude.
- Elle est fonction
du matériau (le carbone est plus rapide que le refendu et la fibre de verre à
longueur et profil identiques).
- Elle est,
en théorie, inversement proportionnelle à la longueur.
- Elle
est, en théorie encore, proportionnelle à
la conicité.
-Une canne courte très conique sera donc, en
théorie toujours, plus rapide qu’une canne longue moins conique.
En pratique le rapport subtil entre la qualité
de la fibre et la conicité peut amener, grâce à la technologie
actuelle, à des cannes fines peu coniques et pourtant très nerveuses
-Les cannes rapides (américaines) sèchent mieux la mouche, ferrent
mieux (attention à la casse) mais ne pardonnent pas une faute de rythme. -Les
cannes lentes sont plus faciles car elles rattrapent certaines maladresses et
permettent des posers plus légers. 3) Action selon la flexionLes
cannes à mouche peuvent être d'action de pointe (rapide), d'action +/- parabolique
(lente) ou d'action progressive (action variable en fonction de la gestuelle du
lanceur).
- Elle est définie par la courbe de flexion qu’imprime
à la canne maintenue horizontale un poids donné suspendu à l’extrémité du scion.
a) la flexion se fait en premier uniquement au niveau de la pointeOn
dit que la canne a une action de pointe, elle est rapide et convient très
bien à la pêche en sèche et en nymphe
b) la flexion est d’emblée plus étendue sur
le corps de la canne et l’on a une canne d’action intermédiaire
« semi parabolique » , moins rapide, plus facile pour les débutants,la
plus fréquemment rencontrée chez les fabricants et qui convient pratiquement à
toutes les pêches: sèche, nymphe, noyée ou streamer, ce sont les plus courantes.
c) la flexion se fait sur toute la longueur de la canne jusqu’au talonet
l’on a alors une canne d’action « parabolique » qui fléchit jusqu'au
talon ce qui se ressent jusque dans la poignée, et qui conviennent très bien surtout
à la mouche noyée traditionnelle! Piam
a bien analysé ce diférentes actions "L'action
anglaise: donne une canne qui plie du talon à la pointe de la canne.
C'est une action lente que l'on ne rencontre plus vraiment de nos jours. Les cannes
ayant cette action sont souvent qualifiées de queues de vache par les pêcheurs.
"L'action de pointe":est une action beaucoup plus
rapide à très rapide. Comme son nom l'indique, les cannes qui possèdent une action
de pointe, plient peu à pas du tout du talon jusqu'à un certain point de la canne
situé plus ou moins près de la pointe de la canne. La plupart des cannes à mouche
sont dotées de ce type d'action. Et beaucoup de pêcheurs ne jurent que par les
cannes à action de pointe. Il est vrai que pour lancer loin et en coup droit,
ces cannes vont bien. 'ajouterai que malheureusement elles ne vont bien que
pour ça. Car pour faire des roulers, elles ne vont vraiment pas bien du tout.
Pour pêcher fin, elles ne sont pas géniales non plus (gare au ferrage). Et pour
tenir le poisson, il y a franchement mieux. Mais il est vrai que les pêcheurs
qui n'ont pas la patience d'apprendre à lancer, vont rapidement atteindre une
distance de lancer correcte avec ces cannes. Les meilleurs, à l'aide de la double
traction, parviendront même à sortir la soie jusqu'au backing. Autrefois l'action
de pointe se trouvait essentiellement sur les cannes bas de gamme. Mais aujourd'hui,
on trouve de vraies triques à plus de 600 Euros! L'action parabolique:
Vous aurez compris que ma préférence va aux cannes d'action semi-rapide ou
progressive, à parabolique Je dirai que ce sont les seules cannes à avoir une
action, une âme. En se calmant un peu, en laissant la canne faire son travail,
on atteint beaucoup plus facilement, sans se fatiguer, des distances comparables
à celles obtenues avec des cannes à action de pointe. Avec l'avantage que ces
cannes pêchent beaucoup mieux. Ensuite, faire un rouler avec ce genre de canne
est beaucoup plus facile. Ce qui autorise le Spey Cast et l'Underhand Cast. Lancers
pénibles à effectuer avec des cannes d'action de pointe. Ces lancers spéciaux
permettent de pêcher dans des endroits où des cannes à action de pointe passent
très difficilement. L'avantage des cannes à action parabolique réside aussi dans
un meilleur contrôle de la soie et de sa vitesse. En réduisant la vitesse de la
soie, on la contrôle bien mieux. Ce qui facilite par exemple des posers courbes,
voire à angle plus ou moins droit. Ce qui peut être très utile et pratique pour
pêcher des poissons difficiles, mal postés. Lors du ferrage, les risques de casse
sont moindres. Lors du combat, l'action de la canne absorbe mieux les coups de
tête du poisson et limite sans doute le nombre de poissons décrochés. Enfin, cette
action fatigue plus vite les poissons. Le seul problème de ces cannes est
au niveau de leur fabrication: une bonne action parabolique est beaucoup plus
difficile à obtenir qu'une action de pointe. Elles ne doivent être ni trop molles,
auquel cas elles seraient comparables à l'action anglaise, ni trop dures au risque
de ressembler à l'action de pointe. Elles demandent en fait beaucoup plus de connaissances
et de nombreux tests menés par des pêcheurs très expérimentés. C'est ce qui explique
que ces cannes ne sont jamais très bon marché. Même si on en trouve maintenant
à un prix très abordable (voir les cannes Loop Black Line).
La
canne à mouche doit se faire oublier En définitive, une canne dotée d'une bonne
action est une canne qui sait se faire oublier. C'est une canne avec laquelle
il suffit de penser à l'endroit où l'on veut voir la mouche se poser pour qu'elle
y aille. Ça ne vous est jamais arrivé? Changez de canne, offrez lui une bonne
soie, pas forcément la plus chère, changez de bas de ligne.. Jean
pierre Guillemaud(Piam) Il
est clair que les cannes qualifiées ci dessus par Piam de "paraboliques
semi rapides ni trop molles ni trop dures" correspondent à celles
que l'on appelle plus couramment "semi paraboliques"
- cette action est essentiellement fonction pour
le même matériau de la conicité du profil.
Une canne
de conicité régulière de 3/1000 aura une action de pointe, alors qu’une canne
de conicité 1,4 à 2/1000 pour le talon et 3/1000 pour le scion aura une action
plus parabolique, mais la encore, la qualité de
la fibre intervient énormément et peut faire mentir la théorie
Une canne d’action de pointe battra sur
une courte longueur (la pointe) donc plus rapidement qu’une canne parabolique
de même longueur dont les oscillations concerneront toute la longueur (puisque
la rapidité est inversement proportionnelle à la longueur) : à longueur égale,
une canne d’action de pointe sera donc plus rapide qu’une canne parabolique. Une
canne assez légère de 9 pieds, de puissance moyenne 5 à 6, d’action semi parabolique
et de rapidité moyenne sera la plus confortable et en tous cas la plus facile
pour le débutant entre la petite trique trop rapide et la queue de vache trop
lente 4°/Montage
1)Le
Blank et son épineIl reste au monde relativement
peu de fabricants de Blancks carbone , les américains ont été
les premiers, les autres ont suivi!: aujourd'huiCD
en Nouvelle Zélande qui fabrique les blancks ICT,XLS, Tactical. CTS
en Nouvelle Zélande qui fabrique sur commande des Blancks personnalisés Pioneer
Technology en nouvelle zélande également vend
des blancks fabriqués dans une usine en chine Maxia
en Espagne qui a racheté l'outil de production de Modern Flies, et qui en plus
de poursuivre la fabrication de grands classiques commence à développer des produits
qui lui sont propre, Harrison Rods
en Angleterre Loomis,
St Croix , Phoenix aux USA , Matagi
et Toray au Japon mais la grande majorité
des Blancks sont fabriqués en corée, notamment par les marques TIREI
( T40 et T44 de Devaux) et Mitsubishi
avec production de différentes séries de différentes qualités
chez chaque fabricant, ....et c'est le choix du blanck réalisé par
les différents revendeurs et facteurs de cannes qui déterminera
la qualité fonctionnelle finale de la canne! Difficile de s'y retrouver
pour un particulier qui ignore tout de la provenance et qui ne peut que faire
confiance à son "fournisseur" car la "traçabilité"
ne semble pas de rigueur en la matière!!Définition
Le blank représente le corps de la canne. Il est constitué
d’un tube de fibre de carbone coupé en plusieurs brins lorsque les emmanchements
sont "spigots" à l'aide d'une carotte rajoutée ensuite comme mandrin
, ou de plusieurs brins fabriqués séparément quand les emmanchements dont classiques,
en principe de longueur égale. Le blank est plus ou moins épais et
conique selon la puissance et l’action de la canne Procédé de fabrication
Les blanks sont réalisés par enroulement de feuilles de la fibre de carbone
sur un mandrin - comme lorsque l'on roule une feuille de papier en "cornet".Bien
que les "feuilles" soient taillées en trapèze, ce procédé entraîne
en pratique quasi inévitablement une surépaisseur d'un côté, avec par exemple
4 épaisseurs d'un côté et 5 de l'autre. Le côté le plus épais du blank , plus
rigide, est appelé arête ou épine, tandis qu'on appelle
ventre le côté le moins épais et donc le moins rigide.
mais
en fonction de l’enroulement……plusieurs cas de figure peuvent se présenter :
*s'il
est vrai que le premier schéma simple classique de l'épine avec 5 couches
face au ventre avec 4 est utile car clair pour la compréhension, tout comme
les 4 suivants qui représentent d’autres cas de figure… *la réalité
est plus complexe: une Boron II X Winston comporte 6 feuilles de fibre
carbone et une de boron.. ..Si plusieurs feuilles sont enroulées décalées,
il peut ne plus avoir d'épine ni de ventre .mais cela est sans importance
car ce qui compte vraiment, c'est ce qu'on constate en pratique et: *soit
il y a une épine que l'on détermine facilement (schémas 2,3,4 )...c'est le
cas le plus fréquent....et il faut évidemment en tenir compte... *soit
il n'y en a pas, cela peut arriver (schéma 1) et dans ce cas ....on n'a pas
de choix à faire A partir, du moment où l’épine existe,(2,3,4)
elle est perceptible et repérable, sauf lorsqu’elle est très réduite (1),
! Par ailleurs, si l'enroulement est fait avec
2 feuilles ou épaisseurs de carbone décalées et non avec une seule, on peut
obtenir, alors, un blanck avec deux épines et deux ventres face à face dont l'importance
peut varier en fonction du décalage des deux feuilles l'une par rapport à l'autre,
mais le repérage est possible également, et ces deux épines expliquent la réponse
que m’a faite un monteur professionnel à ma demande de placer les anneaux sur
le ventre : « En principe aucun problème pour moi pour
vous faire ce genre de canne les anneaux sont toujours montés dans ce sens,
mais comme maintenant sur la plupart des blanks il y a 2 épines ,on peut les
mettre dans un sens ou dans l'autre » .
Comment
localiser l'épine : . Il est important de localiser l'épine pour placer
correctement les anneaux. (pour faciliter la compréhension et la
visualisation des rotations du blanck, il sera représenté dans les schémas qui
suivent équipé d'anneaux sur le ventre et/ou sur l'épine...mais pour tester un
blanck nu avant montage il faudra le marquer en collant sur sa circonférence une
ou plusieurs repères colorés) Les
lois de la physique et de la résistance des matériaux font que :
·
un
blank qui présente une épine et un ventre présentera toujours
à la flexion libre le ventre à la concavité et l’épine à la convexité (1), les anneaux seront
positionnés au choix sur l'un ou l'autre
·
un
blank qui présente deux épines et deux ventres diamétralement opposés
présentera toujours à la flexion libre ses
ventres l’un à la concavité, l’autre à la convexité,
les épines
diamétralement opposées également se
retrouveront latéralisées à 90° (2) et là encore on choisira
l'une ou l'autre position des anneaux
Le Blank
étant vertical, classiquement on exerce une pression sur l’extrémité ce qui entraîne
sa courbure dont la convexité situe l’épine ; Pour plus de sensibilité
et de précision, on peut faire reposer à chacune de ses deux
extrémités, le blank horizontal sur un support très étroit garantissant
un frottement minimum, deux crochets par exemple
et exercer
en son milieu une traction vers le bas avec un crochet bien lisse et également
un frottement minimum, pour le fléchir de façon significative, au besoin
et le faisant vibrer par des tractions successives rapides et en répétant
plusieurs fois l'opération..:
on peut
alors se trouver devant plusieurs cas de figure : 1/Le blank à la
flexion ne tourne pas sur lui-même: quelle que soit la position donnée
au départ, il la conserve toujours, et ce après plusieurs essais : on a affaire
à un blank neutre sans épine, ce qui peut théoriquement occasionnellement
se produire! 2/ Le blank tourne à la flexion et présente
toujours, quelle que soit sa position de départ qu’il faut faire varier,
sa même face à la convexité et à la concavité : la convexité est l’épine,
la concavité le ventre d'un blank à une épine!
3/Le
blank présente à la concavité ou à la convexité toujours sa même face ou..sa vis-à-vis
à 180°……..ce qui signifie que ce blank a deux épines et deux ventres….. *et
que dans ce cas ce sont les ventres qui pour une simple raison de physique
se positionnent l’un à la concavité, l’autre à la convexité, et indifféremment
l’un ou l’autre … *et les épines diamétralement opposées également
sont alors l’une à droite et l’autre à gauche, indifféremment l’une ou l’autre
également… et si les anneaux on été positionnés sur l'épine d'un tel blank,
à l'épreuve de flexion ils se présenteront à droite et à gauche
, à 90° des ventres localisés eux en haut et en bas
En action de pêche, lors du combat,on retrouvera ce positionnement des
anneaux qui effectivement se "latéraliseront" par rotation de la canne
si la main obéit à sa sollicitation , et ce qui explique, si la
main résiste, la rotation parfois constatée du scion sur le talon quand
l'emmanchement n'est pas assez serré !
s'ils sont sur un ventre ils seront soit sur la concavité soit sur la convexité,
mais interchangeables entre elles en toute stabilité
Après
avoir recherché l’épine sur chaque brin, on la repère sur chacun pour bien
les aligner car les anneaux seront fixés soit sur l'épine ou « une »
épine , soit à l'opposée sur le ventre. ou « un » ventre .selon
le type de stabilité que l’on recherche !
mais sur les blancks à deux épines, le positionnement sur
le ventre est le seul à garantir la stabilité NB:
avec les procédés modernes de fabrication..le distinguo entre ventre
et épine s'atténue de plus en plus souvent jusqu'à parfois
disparaître totalement Blank et action de la canne Il
est possible d’intervenir sur le type d’action du blank : en raccourcissant
le talon on accentue l’action de pointe alors qu’en l'allongeant sous la poignée
on obtient une action plus parabolique. Il ne faut par contre jamais raccourcir
la pointe du scion, sous peine de modifier complètement l’action et la puissance
d’une manière imprévisible. Un scion cassé
est réparable, mais au prix d'une modification qui peut être très
importante de l'action de la canne, ce qui est le cas, mais à un moindre
degré, également pour le talon
2) les anneauxIl
faut faire très attention à leur qualité et à leur
légèreté car quelques dixièmes de gramme par anneau
"pèsent" finalement lourd sur la canne équipéea)PrincipeIls
servent à conduire la soie lorsque la canne travaille pour-
l'écarter et l'empêcher de "coller" au blank
et pour-
minimiser le "ventre" qu'elle peut développer entre deux anneaux ce
qui fermerait son angle de réflexion: L’angle
que fait la soie sur chaque anneau doit être le plus ouvert possible pour
diminuer les frottements.
Il faut donc se rapprocher
le plus possible de l’angle de 180 degrés (plat) L’augmentation
du nombre des anneaux permet d’augmenter cet angle et de diminuer le frottement
sur chacun, en éliminant le risque de "ventre" de la soie , mais la
multiplication des anneaux multiplie les points de frottement ce qui peut annuler
et même inverser ces effets bénéfiques, d’où la nécessité de bien définir le nombre
optimum des anneaux dont l'importance est bien objectivée par la gène engendrée
au lancer par " l' anneau manquant" lorsque l'on "oublie"
un anneau en passant la soie!! b) Nombre
d'anneaux En plus de l’anneau de tête de scion, le
nombre d’anneaux doit être égal au nombre de pieds de longueur de
la canne +1, en arrondissant à la longueur entière la plus proche : 8,6
pieds = 9+1=10 anneaux (+ anneau de tête) 6,2 pieds =
6+1=7 anneaux (+ anneau de tête) c)
Caractéristiques : Les anneaux serpentiformes
sont en principe plus légers que les monopattes mais la nécessité de deux ligatures
vernies sur les deux pattes en augmente le poids et la contrainte sur la canne
La surélévation des monopattes, lorsqu'elle est "conséquente"
empêche la soie de coller à la canne qu’ils contraignent moins Les
anneaux chromés dur assurent une meilleure résistance et une glisse maximum, elle
même est favorisée par un grand diamètre c’est ainsi que le diamètre intérieur
de l’anneau de départ doit avoir un mm de plus que le numéro de la soie qu’il
guide: soie de 4, anneau de départ D=5mm
Les
anneaux en céramique sont lourds et produisent un effet de frein électrostatique
au frottement des soies artificiellesen plastique, ils sont à éviter
sauf peut-être pour l'anneau de départ d)
Positionnement par rapport à l’épine :
*alignement sur l’épine qui sera ainsi ventrale :
-la canne est stable lors de l’impulsion pour le lancer avant lorsque le poids
de la soie la plie vers l’arrière et que la face ventrale correspondant à l’épine
est convexe ; par contre,
-la canne est instable et aura tendance à tourner de 180 degrés lors de la flexion
ventrale au cours de la lutte avec le poisson, et au cours de l’arracher car l’épine
cherche à échapper à la face concave pour tourner sur la face convexe.
*alignement à l’opposé de l’épine qui sera ainsi dorsale :le
résultat est inverse :stabilité lors de l’arracher et du combat, instabilité
lors du lancer avant. Il en ressort que : -En
action de pêche, l’important est la stabilité
pendant le combat avec le poisson et il faut donc que les anneaux soient alignés
à l’opposé de l’épine qui sera dorsale-En
concours, l’alignement des anneaux sur
l’épine qui sera donc ventrale pourra améliorer la précision lors du lancer avante)
Positionnement sur la longueur : Le bon positionnement
des anneaux sur la longueur du blank vise à optimiser la répartition des charges
sur ses différents segments lorsqu'il travaille * pour lui imposer alors un
minimum de contraintes * tout en lui permettant un rendement optimum
dans la tenue de la ligne et donc du poisson lors du combat. -Ce positionnement
qui dépend des caractéristiques physiques du blank et de sa conicité,
*est défini par les ingénieurs de fabrication avant montage
industriel, et pour aider les monteurs amateurs certaines marques qui commercialisent
les blanks "nus" publient les cotes à respecter dans ce positionnement
! *peut être réalisé d'une façon plus empirique par la
méthode classique consistant sur un blank en flexion à déplacer les anneaux fixés
provisoirement afin d'égaliser les flèches entre les cordes de la soie et les
arcs du blank, le positionnement est alors considéré comme "correct",
......sans qu'il en soit donné d'explication un tant soit peu "scientifique"....mais
la méthode semble avoir fait ses preuves!!!
Pour l'appliquer
on procèdera de la façon suivante:
•l’anneau de départ de bonne taille en céramique mono patte, surélevé,
sera situé entre 70 et 90 cm de la base du moulinet.
•l’anneau de pointe du scion :le plus léger
possible, chromé dur sera collé à l’époxyde sur le blank en respectant l’axe de
l’épine.
•le premier anneau après la pointe sera
de 10 à 12 cm du précédent au maximum.
•les autres seront disposés successivement en
allongeant leur écartement chaque fois de 2 cm par rapport au précédent et fixés
provisoirement, puis sur la canne fixée
à 45 degrés on passera la soie avant de suspendre à son extrémités un poids de
50g pour provoquer une courbure de 80°:. En effet: pour
que la distance entre la soie et la canne fléchie soit partout la même entre
les différents anneaux, on va l'égaliser en la mesurant et pour que la mesure
soit plus facile, on va exagérer la flexion de la canne, fixée
à 45° de l'horizontale, en suspendant à son extrémité un poids de 50g !Cette
flexion exagérée va produire un écartement maximum de la corde ( soie ) par
rapport à l'arc de la canne, écartement représenté par les flèches dont
la mesure comparative entre les différents anneaux sera ainsi plus facile ,
ainsi que leur égalisation par déplacement des anneaux: *
rapprocher deux anneaux diminue la flèche, * les
écarter l'augmente: et on constatera que effectivement ..............
sur une canne à action de pointe dont la pointe fléchit beaucoup sur une
courte distance les anneaux , une fois égalisées les flèches grâce à leur déplacement,
seront plus rapprochés en pointe que plus bas alors que ..............sur
une canne semi parabolique la différence sera moindre et ..............sur
une canne dite parabolique les anneaux seront encore plus régulièrement répartis....(alors
que sur une canne qui fléchirait en arc de cercle parfait; ils seraient
tous équidistants..!) Il ne restera
plus alors qu'à réaliser leur fixation définitive par ligature
De deux autres procédures plus sophistiquées de positionnement
des anneaux, l'une est
ici parfaitement détaillée
et
l'autre ici
f)
ligatureseffectuées soigneusement et vernies avec un vernis à deux
composants. l’idéal étant de faire sécher ce vernis sur une canne horizontale
qui tourne sur son axe pendant le séchage ce qui assure une régularité parfaite
de l’épaisseur du vernis.
3/ Les poignéesGénéralement réalisée en liège, la poignée
peut prendre différentes formes:
-Ultra fine sur les petites cannes de 5 à 7 p légères et nerveuses
-Forme "cigare" des plus agréables et confortables sur les cannes
"passe-partout" de 7p à 8p6, destinée théoriquement à la prise en mains
avec l'index,
-supplantée pour certains par la forme "demi-cigare"
-Poignée cylindrique plutôt destinée à la prise avec le pouce
-Poignée "Ritz" très bien adaptée aux cannes plus longues et
puissantes de 8p6 à 11 p
En fait tout est affaire de "confort", l'essentiel est de choisir une
poignée bien "à sa main" et pour cela, la "prise en main"
est le seul test déterminant, car en dehors de la forme, le diamètre du
liège est primordial..il faut trouver "sa main" entre les poignées
fines de 20-22mm, et les grosses de 25-28mm...sini on gare aux tendinites!!
4/Porte moulinet :le plus simple est représenté
par un simple culot au talon et un anneau qui peut glisser
mais la
majorité des cannes sont désormais montées avec des porte moulinets à vis qui
bloquent mieux le moulinet
Enfin,
cerise sur le gâteau qui vous a été offert ci dessus, voici
les 10 commandements d'un orfèvre en la matière, J Pierre Comby
qui est déjà intervenu dans le texte: 1/Le
prix d'une canne ne permet pas de préjuger de ses qualités et défauts 2/Il
existe des cannes merveilleuses à petit prix et inversement 3/Il existe
des cannes infâmes très chères et inversement
4/Une canne se teste en action de pêche et pas dans un magasin
5/Le mieux est de pêcher avec un collègue qui possède
la canne convoitée et de l'essayer en action réelle
6/Informez vous précisément de la réalité
de la garantie , particulièrement s'il s'agit d'une garantie
dite "à vie"!
7/On "tue" bien plus souvent une canne dans son transport
qu'en action de pêche
8/On pêche souvent très bien avec la canne que l'on a et
celle dont on rêve n'est pas forcément toujours meilleure
9/C'est un plaisir de monter sa propre canne mais, avec des matériaux
de qualité, l'économie est faible par rapport à
une canne du commerce.......
10/........d'autant que l'on peut faire d'excellentes affaires en occasion.....(mais
aussi de très mauvaises....)
Ceci dit..
même
...sans canne, certains
ne se
débrouillent pas mal...
alors???
.....n'oubliez pas ce que dit la Sim,
section Suisse de l'école Italienne de Pêche à la
mouche
On
lance avec ses bras, pas avec sa canne!
Tout
lancer de pêche à la mouche naît de la mise en mouvement et de l'interaction
de deux systèmes : le matériel utilisé (canne, soie, bas de ligne),
et les leviers du corps du lanceur (ses bras).
Au risque
de déplaire aux fabricants de cannes, force est de reconnaître que ce
sont les bras du pêcheur qui constituent le véritable moteur du lancer,
alors que le matériel utilisé ne fait que répondre aux impulsions du
lanceur.
Une
canne de grande qualité dans les mains d'un mauvais lanceur ne donnera
que de piètres résultats. En revanche, un excellent lanceur est capable
de lancer parfaitement même avec une canne médiocre.
Aussi,
le pêcheur désirant acquérir une bonne technique de lancer a bien meilleur
temps de travailler sur les mécanismes de ses propres articulations
plutôt que de se perdre dans une vaine recherche de la canne idéale.
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