Leonce De Boisset: Les mouches du pêcheur de truites: 1939.

                                  
Le livre

Préfacé magnifiquement par Tony Burnand:... "Oeuvre de bénédictin, oeuvre d'artisan de chez nous, oeuvre de poète, oeuvre de bon français, oeuvre enfin de pêcheur- n'est ce pas tout dire?-elle sera pour nous la précieuse compagne des soirs d'hiver, des retours de pêche, des heures où, devant le rivière morte, la sagesse nous conseille de nous asseoir sous un saule, à regarder..." ..
.ce livre culte a été publié le 5 avril 1939, 5 mois avant la déclaration de guerre du 1 septembre...et pourtant, malgré ces conditions les plus défavorables, l'édition fut épuisée bien avant la fin de la guerre..!

L'auteur: (1884-1968)

                                                                                                           

* Le professionnel Né le 25 aout 1884 à Notre Dame De Boisset dans la Loire, Claude Auguste Jean Leonce Valette ....choisit Boisset comme nom de plume car il ne tenait pas à ce que son nom de juriste et de gestionnaire soit associé à une oeuvre littéraire.Devenu Docteur en droit à Lyon il y fut juriste puis après la guerre travailla dans le domaine des cuirs et peaux à Paris pour revenir ensuite à Lyon de 1953 à 1968 où il présida pendant 10 ans aux destinées de l'industrie de la chaussure avant de s'éteindre le 9 janvier 1968!

*Le compagnon Compagnon drôle, gourmand, fin buveur, qui connut avec ses acolytes le Docteur Massia et De Chamberet, également Tony Burnand, .... les beaux jours de la pêche en France, puis son déclin et sa destruction, tous ses écrits témoignent de son amour de la vie et du plaisir des sens!Léonce De Boisset est un épicurien, grand amateur de vins et de repas interminables avec ses amis Lorsqu'ils se retrouvent à Charette, les agapes n'en finissent pas, ou plutôt si, pour partir à la pêche ou pour chasser les éphémères avec un filet à papillon. Une seule petite dissension entre les deux complices et amis, de Chamberet est plutôt vin de Bourgogne alors que De Boisset, lui, est franchement Bordeaux

                                     

                                                                    Tony Burnand,                                                               G; Massia            G. de Chamberet    L. de Boisset

*L'éloge de son admirateur R Rocher :

                                                                                  

*Le pecheur L De Boisset consacra tout son temps libre à la pêche, depuis son enfance peuplée par les personnages de son village évoqués dans son livre "plaisir des jours", de"Vent de Bise" qui lui révéla le chemin de la rivière, à "Le Pâle" braconnier de génie....., et ses références prestigieuses étaient représentées par Charles de Massas , Albert Petit, et Lord Grey Of Fallodon dont il traduisit l'excellent livre "Fly Fishing"
C'est sur le Doubs qu'en compagnie de son complice de pêche habituel le Docteur Massia, ils rencontrèrent Gérard de Chamberet ami lui même du colonel Boris Ogareff, et que naquit une solide amitié...qui porta ses fruits à travers

* les 37 modèles de mouches artificielles de la série Gallica (de Gallia ou "Gaule", par opposition aux lourdes mouches anglaises à ailes) fabriquée dans le village de Charette dans les ateliers de Chamberet et commercialisée par madame de Chamberet,

*et la rédaction du livre "les mouches du pêcheur de truite" signé De Boisset paru en 1939, édité par Albert Pigasse à la librairie des Champs Elysées, gràce à Tony Burnand qui préfaça la première édition, et créateur en 1935 de la revue "au bord de l'eau" dans laquelle De Boisset avait publié de nombreux articles.

l'écrivain La parfaite connaissance des sujets traités et une culture littéraire évidente traduite par un style très pur justifient la renommée des écrits de ce "grand de la pêche " qui pourtant n'a jamais brigué le titre de "Grande main", et dont la qualité littéraire fut révélée grâce à l'amitié et à l'estime de ses prestigieux amis! Lorsqu'il étudie un sujet, il en fait le tour: quand il parle des poissons, il parle d'ychtiologie, mais également du milieu dans lequel ils vivent et qu'il a tenté de défendre tout au long de sa vie, de leur pêche...et de leur gastronomie...la confection des mouches artificielles s'appuie sur l'entomologie, sur l'historique de leur fabrication et sur l'histoire de leurs concepteurs...... Le succès de son premier ouvrage l'incita à poursuivre et "plaisirs des jours" comme "écrit le soir"...brillent particulièrement parmi la douzaine d'ouvrages publiés chez le même éditeur!

Son oeuvre est parfaitement résumée dans son ouvrage "grandes figures de la pêche par Michel Winthrop: " témoin d'un petit siècle de pêche en eau douce, il nous a laissé une oeuvre quil faut lire et relire.

Mon opinion: On comprend à sa lecture l'excellente réputation de cet ouvrage technique qui traite

*des mouches naturelles: éphémères, trichoptères, plécoptères.....dont la qualité de la descrittion est garantie par le spécialiste européen de l'époque MJA Lestage,

*du montage de leur imitations artificielles dont la description a été supervisée par l'orfèvre en la matière Gerard de Chamberet, prématurément disparu en 1941, précurseur de la pêche à la mouche en France et père notamment de la série Gallica, créée dans ce qui est devenu le "sanctuaire De charette" du nom du petit village de la rive gauche du Doubs en Saone et Loire où il avait installé son atelier dès 1928..

*et du point de vue...du poisson...!! C'est un réel bonheur de posséder et de parcourir cette seconde édition de 1951 dont l'actualité ne se dément guère, malgré les années passées!

 

 Léonce De Boisset:1941

Le livre

Paru en 1941 durant l'occupation, la dédicace le rappelle, .....

...



Mon opinion

..........Traditionnel oui, mais délicieux de par l'écriture .....qui séduit dès la première page de l'avant propos quand on y lit la phrase affichée ci dessus sous l'image du livre et qui définit en quelques mots romantiques à souhait, les particularités de cette "distraction d'automne.." alors que et l'historique du parcours de l'ombre dans la littérature est lui même est aussi instructif qu'attrayant...avec, entre autres, la rencontre de Ronsard puis de Cuvier qui ne font pas oublier Dame Juliana Berners et Isaac Walton..
L'enchantement se poursuit tout au long de la lecture des légendes , de l'habitat avec une description aussi romatique que détaillée de nos principales rivières "à ombres", du matériel, des mouches et des techniques de pêche, jusqu'à l'aparté en cuisine qui recommande pour accompagner l'ombre cuisiné "au bout de la ligne" c'est à dire au premier repas suivant la capture, du champagne de grande marque brut, sec et vigoureux, frappé, millésimé. et .....à boire dans de grands gobelets de pur cristal (des "coupes"??) et non dans un de ces grotesques accessoires de banquet démocratique dénommés "flûtes"......(.indiscutable faute de goût, ce qui est exceptionnel chez De Boisset et mérite donc d'être relevé puisque tout oenologue sait que le champagne ne doit se boire qu'à la flûte....!!) qui précède.les trois superbes pages de la conclusion sur "les pêcheurs d'ombre"........enveloppés des brouillards du matin qui courent encore en flocons légers sur les rives...!

Bref, c'est du De Boisset....et c'est tout dire....d'où la difficuté de trouver cet ouvrage aujourd'hui......comme tous les autres de ce "Seigneur" alors si vous avez la chance de tomber dessus....comme moi sur Amazon...pour 25 euros!!

Extraits

 

 Léonce De Boisset:1942

Le livre:

Paru en 1942 ,comme le précédent, pendant l'occupation, contrairement à toute attente de l'éditeur et de l'auteur, ce livre, malgré un tirage important fut épuisé avec une rapidité inattendue et fut donc réédité en 1948!

C'est au sujet de la truite , le "fac simile" de "l'ombre " paru une année plus tôt .....,
La conception en est comme pour le précédent, tout à fait traditionnelle, étude du poisson, puis des différentes techniques de sa pêche avec les différents matériels en fonction des différentes circonstances relatives aux différents types de rivières, aux différetes saisons, à la météo...........etc....banal en somme..oui mais... signé De Boisset!!

Mon opinion :

"encore un manuel de pêche à la truite" fut, comme l'avait prévu l'auteur, ma première réaction en découvrant cet ouvrage en avril 2013 sur l'étal d'un bouquiniste à Marseille!......

Daté de 1942...que pouvait- t-il m'apporter à moi son ainé de quelques années.....alors que je pêchais la truite depuis plus d'un demi siècle???.

Et puis, le nom du prestigieux auteur De Boisset dont j'avais lu et énormément apprécié plusieurs ouvrages, le souvenir de la lecture récente qui m'avait enchantée du chef d'oeuvre
"La truite" de Albert Petit paru pourtant 50 ans auparavant en1897 me firent vite changer d'avis et pour 30 euros....je devins propriétaire de ce nouveau "petit bijou"

L'élégance, la légèreté du style de De Boisset qui ont fait le succès de "Plaisir des jours " et de "Ecrit le soir". se retrouvent si bien dans cet ouvrage que même la lecture de l'historique, parfois ailleurs rébarbative, est ici un véritable plaisir qui m'a fait découvrir l'étymologie du mot "truite", et appris .également que la pêche à la mouche date sans doute du premier siècle et non du troisième avec Aelien.....
L'étude de la Truite , que je crois connaître depuis des décennies aurait du m'inciter à " passer vite"....mais c'était sans compter sur la qualité de l'auteur dont "la façon de le dire" apporte un charme tout particulier:

Le chapitre consacré au matériel est évidemment obsolète, mais là encore on est captivé par l'exposé
*de la méfiance de l'auteur face à l'arrivée du premier moulinet automatique,
*de la provenance et la fabrication du crin de florence (qui n'a rien d'Italien), de la racine Anglaise(qui n'a rien de britannique), du gut naturel (rien à voir avec le catgut chirurgical!) ou artificiel........
*.remplacés ensuite par le Nylon, ce produit venu des USA en 1938 et qui servait surtout à fabriquer"des bas pour ces dames".....

Je vous laisse le plaisir de vous instruire de toutes ces choses.....à la source..il vous suffira de trouver le livre, ce qui n'est pas facile, mais si d'aventure vous le découvrez, ...n'hésitez pas car le reste de l'ouvrage (rivières, modes de pêche....etc) est de la même veine....

Extraits

 Léonce De Boisset: Plaisir des jours:1945
Editions des Champs-Elysées,

                                                                                                

L'un ne va pas sans l'autre, alors lisez aussi "écrit le soir"!!

Le livre

"L'auteur à écrit ce livre pour sa petite fille afin de lui raconter ses souvenirs d'enfances: Ses débuts à la pêche, les "figures"de son village qui ont marquées sa jeunesse,les coutumes de son pays... Un livre simple, très agréable ,le livre préféré de l'auteur d'aprés R Rocher dans "Confidences d'un moucheur impénitent ". Ce livre et très rare car tiré à seulement 950 exemplaires numérotés!

Pour la petite histoire, c voici ce que rapporte Raymond Rocher:

                                                                                            

. 4ème de couverture
"Il s'agit probablement du meilleur livre de l'auteur. Ecrit pour sa petite fille car écrit-il "quand tu seras grande…. j'aime imaginer que tu chercheras à travers ces radotages le parfum du pays où sont nés ton grand-père et ton père". Il est hors de propos de rappeler ici ce que fut Léonce de BOISSET disparu en 1968. Il suffit pour cela de lire l'excellent portrait qu'en a brossé WINTHROP dans son livre "Grandes figures de la pêche" sous le titre "Un homme de plume éclairé".
Plaisir des Jours n'est pas un livre de pêche à proprement parler mais l'auteur y évoque des souvenirs de sa toute première jeunesse pendant laquelle la pêche a beaucoup compté. Il y raconte des scènes de la vie quotidienne à Notre-Dame-de-Boisset son village natal entre la fin du 19ème siècle et jusqu'après la guerre de 1914: les vendanges, la lessive etc.. Plusieurs chapitres sont consacrés à de merveilleux portraits de pêcheurs-bracos professionnels hauts en couleurs. On y voit Vent-de-Bise le pêcheur de grenouilles, son "Maître" comme il l'évoque par ailleurs dans divers ouvrages, celui qui l'a initié et longtemps accompagné à la pêche; Le Pape et la crise du phylloxera, la distillation et la dégustation au bout de l'alambic pour le "contrôle du degré"; le père Donjon, son chien Barbilleau et leur enterrement; Le Pale et la capture de la loutre etc..
Tout cela raconté et écrit dans le style très pur d'un écrivain qui sait écrire et qu'on lit, relit sans se lasser. Des mots qui font mouche, des phrases qui coulent et vous plantent le décor comme si vous y étiez.

Qu'en dire d'autre, sinon que l'ouvrage a été couronné par l'Académie Française. Non réédité, il est malheureusement quasi-introuvable. Et quand, par hasard, cela se produit il n'est accessible qu'à un prix déraisonnable."

Extraits

La loutre

Quand vint le printemps de cette année de grâce 1803,où le vin fut si bon, le Pâle parut en proie à un grave souci. On ne le voyait plus que de grand matin au caharet, où il avalait son eau-de-vie en silence. Tout le reste du jour, il lepassait sur la rivière, inquiet et comme à l'affût. Plusieurs commandes de poissons lui avaient été passées sans qu'il les exécutât. Aux reproches qu'il avait reçus, il s'était borné àrépondre: - Ça ne va pas! La Naize n'a plus de poisson. On finit par savoir, par le chef de gare qui en avait reçu confidence, qu'une loutre à nulle autre pareille ravageait le canton.
Une loutre, qu'était-ce pour le Pâle? Passé maitre dans l'art du piégeage, il aurait vite raison de celle-là comme de toutes les autres. On le vit, dès lors, très affairé, tendant piège après piège, passant des nuits à l'affût, Son le faucheux en travers des genoux. Eh bien! non. Tous les jours, des restes de brochet, de truite ou de barbeau trouvés sur les rives témoignaient des rapines de la loutre. Et malgré toutes les ruses de sa longue expérience le Pâle dut, un jour, avouer qu'il n 'y comprenait rien.
C'est alors que germa dans sa tête une idée baroque, un projet fou qu'il mùrit jusqu'au jour où il décida de l' exécuter. Cela se fit le lundi de la Passion qui, cette année-là, tombait le 20 mars. Le Pâle attendit 'au cabaret que le soir fùt venu. La lune étant nouvelle de la veille, c'était la certitude d'une obscurité propice à ses desseins.
Un peu avant minuit, il se glissa hors de sa maison, porteur d'une lanterne, et se dirigea vers la Naize. Du vivier flottant où il tenait toujours quelque poisson en réserve, il sortit un chevaine d'environ deux livres. Au bout d'une solide ficelle il fit un nœud coulant, y passa la queue du poisson, serra fortement et remit le chevaine dans sa boutique. Ces préparatifs achevés, il se mit nu, se frotta la figure et les mains d'un poireau pour neutraliser son odeur d 'homme.
Puis, ayant repris son poisson, il se laissa glisser sans bruit dans l'eau
en un point soigneusement repéré d'avance. Il l'avait choisi, après de nombreux sondages, de façon que, reposant sur le fond, il eùt de l'eau jusqu'au menton. Un frisson le parcourut, car cette nuit de mars était froide. Absorbé par sa tâche, il n'en eut cure. Une Îois en bonne place, il raccourcit la cordelette qui tenait le chevaine prisonnier et l'ajusta pour que, la tenant entre ses dents, le poisson put nager dans le courant à cinquante centimètres de lui. Et puis il attendit, immobile comme un roc, retenant son souffie.
Il attendit longtemps, insensible au froid qui glaçait ses vertèbres, l'œil aux aguets, l'oreille tendue. Mais vers 5 heures, au moment où la recrudescence du froid annonçait l'approche du jour, il crut percevoir un indice, un léger froissement de brindilles sur la rive. Il ne sentit plus la morsure glacée du courant et tendit tous les ressorts de son être. Un clapotis de l'eau, un bruit de nage à peine perceptible, une secousse brusque sur ses dents: la bête fauve saisissait la proie qui, depuis cinq heures, l'attendait. Alors, d'un seul coup, le Pâle fit jaillir de l'eau ses deux bras engourdis et, dans l'étau de ses rudes mains de paysan, il enserra la loutre, cherchant la gorge. Une lutte rapide etbrutale se déroula, ponctuée des cris de la bête et des imprécations de l'homme. Puis le silence retomba sur les eaux. Derrière l'abbaye des dames bénédictines se devinaient les premières lueurs grisâtres de l'aube.

Quand le jour fut tout à fait venu, le Pâle jeta sur la table de l'auberge une superbe loutre de vingt et une livres. Mais il avait les mains et les bras en sang et l'un de ses anneaux d'or manquait, arraché d'un coup de griffe en même temps que le lobe de l'oreille. Dans l'après-midi, il vendit la loutre vingt francs à un marchand de peaux de lapins qui passait.

Et cela lui permit une ribotte qui dura jusqu'au dimanche des Rameaux.......... ............................................................................ ............................................................................

 

L'alambic et le "contrôle du degré"

"On songeait alors à l 'eau-de-vie, et c'était pour le Pape une occasion nouvelle d'exercer une manière de sacerdoce. Le jour des Morts, date rituelle, l'alambic était installé sous un hangar. Dès le matin, le Saint, qui exerçait les fonctions héréditaires de brandevinier, procédait au montage de l'appareil avec la solennité que doit apporter l'exécuteur des hautes-oeuvres à la mise en place des bois de justice.
Le Pape tenait le rôle d'aide. C'était l'antique alambic des Grecs et des Romains, la vieille marmite que décrivait déjà Liébault,d'où je prétends que sortait une eau ardente plus aromatisée que les alcools rectifiés de la distillation scientifique. Quand tout était prêt, le bois choisi et approché, la chauffe commençait…………A la demi-clarté du foyer, dont les reflets faisaient plus rubiconde encore la face du Pape, je voyais en ombres chinoises, sur le mur, la silhouette du Saint qui rappelait à mes yeux d'enfant le Lucifer de mon histoire sainte. Autour des deux officiants se tenait un petit cercle d 'hommes assis, les coudes aux genoux, sur des billots, des tas de cercles de tonneaux, des fagots de sarments. Je ne voyais que leurs grands chapeaux noirs rejetés en arrièrepour se protéger la nuque du serein, et par instants, quand une flammèche les éclairait ou qu'ils prenaient un tison pour allumer leurs pipes, un coin de leurs figures mal rasées.
De temps à autre, le maître brandevinier prenait un verre qu'il allait placer sous la bûche de paille ajustée à la sortie du serpentin et par où l'eau-de-vie tombait goutte à goutte. Quand il jugeait la dose convenable, il s'approchait de la lanterne tempête pendue à une poutre, élevait le verre à hauteur de ses yeux, le portait ensuite à ses narines, et finalement buvait avec recueillement, à petits coups gourmands. Puis, s'étant essuyé la moustache d'un revers de manche, il secouait poliment le verre pour l'égoutter, comme il se doit, et l'offrait au Pape. La même cérémonie,avec les mêmes gestes rituels était répétée par tous les assistants parmi lesquels s'étaient donné rendez-vous tous les ivrognes habitant à une lieue à ronde. En termes techniques,cela s'appelait "contrôler le degré" !
J'entendais pendant ce temps des récits merveilleux, de vieilles histoires des temps anciens qui passaient des vignerons légendaires, des brandeviniers de sorcellerie, des loups qui, par les jours de neige, venaient rôder autour des maisons et emportaient les petits enfants, des jeteurs de sorts dont les maléfices, lancés au passage, tarissaient les vaches dans les étables et éteignaient les feux des alambics.

Et quand Claudine m'appelait pour me mettre au lit, j'emportais dans ma tête une fantasmagorie de rêve et je croyais voir, en m'endormant, saint Michel et ses archanges armés de glaives flamboyants descendre dans le hangar enfumé et bouter dehors, en la personne du Saint et de ses acolytes, Satan lui-même et ses anges révoltés." .

 

Vent de bise

Hélas! au bout d'un quart d'heure la plume ne s'était pas enfoncée. .1e n'avais pourtant pas tourné la tête une seule fois, mais cette maudite pointe rouge continuait à flotter et à danser. .1e commençais à donner des signes d'agitation.
- Voyons, voyons!... gronda mon grand-père. Ne t'impatiente pas et ne bouge pas comme un écureuil. Les .goujons n'ont sans doute pas encore faim, mais ça viendra. La pêche, mon enfant, est avant tout affaire de patience.
Je recommençai ma stérile faction. Je croyais bien que la patience fût une vertu puisque M. le Curé nous le disait au catéchisme. Mais je n'étais pas loin de penser que ce flIt une vertu pour grandes personnes. Soudain, retentit un chant lointain. Cela semblait venir de l'aval, de l'autre côté des carrières de pierre de Jailly. Mais peu à peu la voix se faisait plus distincte, et l'on percevait maintenant les paroles:
                                                            "Quand il' reviendra le temps des cerises- Et gai rossignol et merle moqueur-Seront tous en fête..".

- Tiens, voilà Vent-de-Bise, fit mon aieul.
- Pourquoi dis-tu ça, grand-père?
- Mais parce que je l'entends! Tu entends bien, toi aussi? Le temps des cerises... C'est la chanson de Vent-de Bise! .
- Mais, grand-père, Nine aussi me la chante?
- Oui-da! mais pas de la même façon.

Et en effet, au bout de la prairie paraissait un pêcheur dont la démarche et la silhouette m'étaient connues. Vent de-Bise remontait la rivière en chantant, canne sur l'épaule et panier au dos.Il parut surpris de nous voir.
"- Vous ne m'aviez pas prévenu, Monsieur Jean-Louis,que vous vouliez mener le petit à la rivière. Si vous m'aviez dit ça hier quand j'ai été vendre mes grenouilles à la mère dame, je serais venu vous attendre". Puis, s'adressant à moi: - Et alors, mon fils, ça mord?
- Il n'y a point de goujons! répondis-je vexé.
- Oh! oh!... point de goujons? Tu en es bien certain? " Du goujon, il y en a. C'est Vent-de-Bise qui te le dit. Pas comme dans les temps d'autrefois, bien sûr. Mais encore assez pour faire une bonne friture. Seulement, il faut les prendre. .. Fais voir un peu!
Et ce disant, il me prenait des mains ma ligne et l'examinait avec des yeux et des gestes d'expert.
- Pas étonnant, mon pauvre drôle, que tu ne prennes rien. Ça fait pitié! Ton grand-père a été un terrible, dans les temps. Mais... au filet! La ligne, ça n'est pas son fort. Pas vrai? Monsieur .1ean-Louis, sauf votre respect. Alors, écoute-moi bien. D'abord, tu n'es pas à la bonne place. Les goujons, c'est des bêtes qui vivent sur le sable. Là, dans ce remous, c'est plein de vase. Ils n'y sont pas. Ils sont là, vois-tu, dix mètres plus bas, là où le courant sort du gour. Et puis, tu n'as pas assez de fond. Tes vers doivent se tortiller sur le sable si tu veux que les goujons les prennent. Il faut remonter ta plume. Là!... comme ça. Et maintenant je vais te dire encore mieux. Le goujon, ça ne mord jamais quand l'eau est claire. Si tu veux en prendre, il faut gratter le fond avec un bâton pour faire loucher l'eau. Mets toi là-bas, après le gros verne. Tu vas voir...
Pendant que je gagnais l'emplacement indiqué, Vent-de Bise avait coupé une branche de saule avec laquelle il s'était mis à fourrager dans le sable du fond. - "Allez! c'est le moment. Jette la ligne où c'est trouble". Oh! miracle, à peine mes vers s'étaient-ils enfoncés que la plume fut agitée de deux petites secousses et fila obliquement sous la. surface, à toute allure. -" Allons! tu dors? cria Vent-de-Bise. Tire!" J'obéis et vis tout à coup à mes pieds un poisson. Il était là, sur l'herbe du pré, un beau petit poisson doré, tout marbré de plaques brunes, avec sous sa lèvre deux barbes qui s'agitaient. Il faisait à terre des bonds désespérés pour re gagner la rivière. Mais déjà j'avais abattu sur lui une main avide et tremblante. Je le tenais! J'étais fou de joie. Vent-de-Bise décrocha le poisson, remit un ver à l'hameçon et dit: -" Recommence!" En moins d'une heure j'avais pris quinze beaux goujons. Mon grand-père était ému.


Vent-de-Bise avait le sourire du triomphe. Et moi je sentais une bouffée d'orgueil coupable me monter à la tête. Je savais pêcher... Je n'ai pas encore oublié l'émotion de cet instant.

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Aujourd 'hui, ma rivière coule encore entre les vignes et les bois. Mais elle n'est plus la plus belle rivière du monde... Un jour vint où des industriels édifièrent sur ses bords de nombreuses usines de teinture dotées de tous les perfectionnements de la technique. Les eaux, jusque-là limpides comme cristal, prirent des teintes allant du rouge à l'indigo en passant par le jaune, le vert et le violet. Les truites, qui n'ont jamais apprécié la vertu des produits colorants, n'y résistèrent pas. Les barbeaux et les beaux goujons dorés, plus durs à tuer, essayèrent de lutter, mais succombèrent finalement aux attaques de l'armée de vandales que les usines nouvelles déversaient sur les rives. Quant au gibier qui peuplait les bois, il eut à son tour le même sort. Au nom des immortels principes, tous les teinturiers importés prirent en masse des permis de chasse et, le dernier perdreau rouge abattu, mirent le dernier écureuil en gibelotte. Et ce fut la fin de ce qui faisait la vie et le charme de ma rivière. .

Le Progrès et le monstre Egalité pouvaient s'enorgueillir d'une victoire de plus.

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Toutes ces vieilles coutumes sont aujourd 'hui bien délaissées! Un jour est venu où les filles de chez nous sont allées travailler à la ville, d'où elles sont revenues avec des jupes aux genoux, des bas de rayonne, les images de Marie Claire et le catalogue des Galeries Lafayette. Leurs compagnes demeurées fidèles au clocher ont jalousé leurs atours, envié leurs indéfrisables. Et, l'éducation démocratique aidant, elles ont, à leur tour, cru à l'Égalité, sacrifié à la Mode et remplacé la dévotion à la Sainte Vierge par lle culte du Progrès...
Les dieux ont soif!

Reçu ce 22/10/2020

Messieurs, Régulièrement, je consulte vos pages sur la pèche à la mouche sèche et aujourd’hui j’ai découvert enfin une adresse de messagerie. Je suis donc Jean-Claude VALETTE, le petit fils ainé de Léonce de Boisset. Mon parrain est le docteur Georges MASSIA.

Les petits enfants de Léonce de Boisset ont procédé à la réédition de “Plaisir des jours” en 2019 pour transmettre à leur petits enfants. C ‘est une édition privé. Vous pouvez le signaler à vos lecteurs. Il nous reste quelques exemplaires que nous pouvons céder aux amateurs au prix de 50 € plus frais de port. Vous pouvez me contacter par courriel

jeanclaude.valette@gmail.com

ou par courrier à Jean-Claude VALETTE, 24 allée des capucines, 78290 Croissy sur seine.

Très cordialement,

Jean-Claude VALETTE

                                                                                                                          §§§§§§§§§§§§§

Leonce De Boisset: Ecrit le soir 1953

Publié en 1953, le recueil de ces "bavardages" est désormais quasiment introuvable et considéré comme un petit bijou de la littérature halieutique contemporaine! ..

.
Tout De Boisset est dans "Ecrit le soir"; peut être serait-ce là son voeu secret le plus cher, que les jeunes générations lisent ce texte à la lumière irisante du soleil caressant l'eau cristalline et pure d'une belle rivière"

 

                                                        

 

Mon opinion:


* La première partie:" Par monts et par vaux" est une agréable balade le long des rivières françaises...l'Ain à Champagnole, la Loue , la Garonne ...avant les rivières du Bugey, du Dauphiné et de l'Auvergne..dans un style éblouissant, jugez en vous mêmes ci dessus

*La seconde partie:"Les Maîtres" est une évocation d'une précision digne d'un historien de 4 "Grands"..dont le choix n'est pas discutable.....Izaak Walton, Charles de Massas, F.M Halford et Albert Petit pour lequel son admiration est sans limites! Forcément moins intimiste que la première partie, ce chapitre "historique" grâce à la qualité de l'écriture échappe totalement à l'austérité qui teinte souvent ce genre d'entreprise!

*Plus intimiste bien sûr l'évocation dans "in Memoriam" de quelques amis très chers, dont G de Chamberet, bien sûr, mais curieusement pas un mot sur son épouse dont le rôle fut pourtant fondamental dans la commercialisation des mouches de la série Gallica....et enfin un aparté sur "la mouche", quelques rencontres pittoresques, une diatribe amusante sur les AAPPMA...puis sur la "gestion" des rivières... Du caviar pour l'esprit..malheureusement épuisé depuis longtemps et introuvable sauf avec beaucoup de chance...et au prix du caviar...évidemment

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                                                                                                                                 Extraits
                                                                                                     
                                                                                                      
En Auvergne

Plus en amont, en empruntant le chemin qui vient de Coucouron, on pouvait grimper au lac d'Issarlès, ancien cratère de plus de cent mètres de profondeur, qui domine la vallée de ses mille mètres d'altitude et dont les eaux, aux reflets de métal, contiennent, ou du moins contènaient, des ombles-chevaliers. Je m'y suis trouvé un soir d'été, bloqué par un déluge. C'était un samedi, ce qui nous permit d'assister à la messe paroissiale du lendemain. Ce fut un spectacle émouvant.
Sous un ciel embrumé où couraient de mauvais nuages chassés par le vent d'ouest, à l'appel d'une cloche unique qui sonnait le tocsin bien plus que le branle, débouchait par tous les sentiers de la montagne une foule montant des chevaux de labour: l'homme en selle, la femme en croupe. Tous étaient de noir vêtus, les hommes portant l'ample blouse sombre et le grand chapeau de feutre noir, les femmes la longue jupe de serge noire et le châle de laine, la tête enserrée dans la capeline.
Quand tous eurent trouvé place sur les bancs de la nef, la messe fut célébrée par le curé de la paroisse, un prêtre encore jeune, tandis que les assistants psalmodiaient avec une lente ferveur les chants liturgiques. Au prône, d'une voix chaude, avec cette éloquence qui se moque de l'éloquence, le célébrant prêcha sur l'horreur des peines éternelles réservées à ceux qui succombent aux tentations mondaines.
Dans cette église sombre où tombait du haut de la chaire l'anathème fulminé par ce prêtre aux yeux flamboyants dans une face tourmentée, on sentait passer un frisson de foi et de terreur parmi cet auditoire dont les visages, sous les habits de deuil, prenaient une dureté tragique. Et, en sortanf, nous nous demandions si nous venions d'assister à une messe dominicale dans un village moderne ou au prêche d'un Jacques Clément devant une assemblée de Ligueurs sous le règne d' Henri III .

Sociétés de pêche

Le bureau ayant pris place derrière une table recouverte d'un rideau vert usagé, le président put obtenir un silence relatif et déclara la séance ouverte. Après qu'il eut fait approuver "sans observations " le compte rendu moral et financier de l'exercice écoulé, il indiqua que l'ordre du jour appelait la question de l'interdiction de la pêche à l'asticot. Aussitôt fusèrent des invectives et des exclamations indignées qui témoignaient de sentiments impétueux et irrités……… ...............
Le président finit cependant par obtenir un peu de silence, mais il commit l'imprudence de demander si personne n'avait rien à ajouter:"On vit alors se lever un bonhomme mal rasé, avec une figure sympathique barrée d'une énorme moustache qui, d'une voix forte, s'exprima en ces termes:

« Moi, je vas vous expliquer. La truite, c'est pas ma pêche. Je pêche l'hotu à fond. Seulement je vas vous dire. Dans c'te pêche faut engrener. Si on n'engrène pas, on prend rien. Alors moi, j'engrène avec des boulettes de terre où je mets du pain, des vers, des patates, mais aussi des asticots. Quand j'engrène avec ça, j'prends de l'hotu. Alors si vous supprimez l'asticot on va m'enquiquiner, vu qu'y a des asticots dans mes boulettes. Eh ben! j'veux pas qu'on m'enquiquine. Vous avez-t-y saisi ?"

Tout le monde avait saisi de reste. Après avoir rassuré l'homme aux boulettes, le président déclara qu'on allait passer au vote. Avec une précision de juriste- il était notaire de son état - il expliqua que ceux qui voulaient la suppression de la pêche à l'asticot devait voter « Oui», et que ceux qui ne la voulaient pas devaient voter « Non». - Vous avez bien compris, insista-t-il. La question qui vous est posée est la suivante: « Voulez-vous, oui ou non, la suppression de la pêche à l'asticot? » Oui pour la suppression, non contre la suppression. -Ça va! ça va! firent quelques voix. On n'est pas bouchés à l’émeri ! . On fit circuler le chapeau du président pour recueillir les suffrages... Au dépouillement, il y eut vingt-deux oui et trente-trois non. L'asticot sortait des urnes en triomphateur. Dans le brouhaha du départ quelqu'un me saisit avec vigueur la main. Un vieux et brave pêcheur que je connaissais bien était devant moi. Bien joué, patron! me dit-il. Parce que moi, voyez-vous,les asticotiers... y me dégoûtent. Alors! bien joué! Vit-il mon regard étonné?.. Peut-être, car après avoir fait deux pas il se retourna pour me dire: « J'ai ben bien voté, au moins? ... Contre l'asticot c'était ben non qu' y fallait dire?.. » L'assistance s'écoulait lentement.

Sur la place, dans la pénombre de la maison commune, partisans et adversaires continuaient à s'injurier sous les étoiles. Par la fenêtre ouverte on entendait encore dans la nuit le petit facteur qui répétait sans se lasser: « Et alors!... et la liberté? » Puis tout rentra dans l'ordre et la société de pêche au complet se dirigea vers le cabaret dont les lumières accueillantes invitaient vainqueurs et vaincus à fêter leur victoire ou à noyer leur .défaite.
Dans la voiture qui nous emmenait, nous restions silencieux. Un clair de lune féerique versait l'éclat de son métal sur les champs et les bois, l'air presque tiède caressait les bourgeons qu'on devinait impatients de s'ouvrir. De temps à autre, dans le faisceau lumineux des phares, luisaient les yeux d'un chat dont la quête rampante annonçait l'approche du printemps. Une infinie douceur descendait sur la campagne endormie... La société de pêche"était loin . - Qu'en dites-vous? me dit soudain mon compagnon. J'en dis... que la nuit est belle! Après quelques nouveaux instants de silence, j'entendis sortir, entre un tuyau de pipe et une barbe, ces simples mots:

- Je crois vraiment que la loi du nombre n'est pas le meilleur système de gouvernement! ... Et il me parut que rien ne pourrait rien ajouter à ces sages paroles

"In mémoriam":De Chamberet

Cette maison de Charette qu'il entourait de tant de soins, Gérard de Chamberet avait su la faire à son image, simple, discrète, accueillante, réalisant ainsi une réussite d'art et de mesure. Après tant d'années écoulées et tant d'événements survenus, j'aime, aux soirs où la pensée se recueille, revivre par le souvenir les longues heures que nous y vécûmes ensemble dans une atmosphère d'intimité cordiale et sans apprêt. Par les belles soirées de septembre, à l'heure où le soleil descendait à l'horizon, en irradiant le ciel de splendeurs que seuls connaissent les pays plats, nous nous sommes souvent assis en haut du petit jardin qu'égayaient encore les dernières floraisons de l'automne. A nos pieds se déroulaient les méandres de ce Doubs, si bien nommé par l'Antiquité Dubius, l'incertain, dont une des mortes enserrait les maisons du bas village. Et, dans une perspective qu'on eût crue dessinée par Le Nôtre nous contemplions en silence le rideau des peupliers derrière lequel se profilaient, estompées par la brume du crépuscule, les lignes incertaines de l'horizon. "Il avait fait de sa demeure un centre d'accueil, une sorte de sanctuaire ouvert aux pêcheurs de passage. Certains n'y faisaient qu'une brève apparition. En les y aidant quelque peu, ils avaient vite compris que leur place était ailleurs.

                                             Mais combien d'autres, venus en visiteurs curieux, devenaient des habitués, des commensaux. des amis!

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                                                       Léonce De Boisset:Femmes de Pêcheurs-1957

 

Le livre

C'est une étude légères pleine d'humour des différentes personnalités de femmes de pêcheurs répondant à la liste ci dessous qui constitue la "table des matières" de cet ouvrage et qui illustre chaque "cas" par une ou plusieurs anecdotes vécues par l'auteur qui a décidément rencontré au bord de l' eau beaucoup de monde.....


  

Mon opinion

Très agréable divertissement écrit comme toujours dans le style léger de cet authentique érudit, tout en finesse, allusions subtiles et périphrases sans jamais aucune brutalité de langage....Il témoigne ainsi de son vécu riche et varié et avec un sens aigu de l'observation de ses congénères et de leur épouse, un esprit tendrement critique modulé par beaucoup d'humour et d'indulgence, tant et si bien que le récit de l'anecdote la plus simple est un régal!

                

Le tout est agrémenté de descriptions savoureuses de couples pittoresques qui évoquent au lecteurs certaines circonstances qu'il a pu lui même connaitre tant on est dans "l'authentique"....

                                                                                       

.alors que les dernières lignes concluent tout en délicatesse!

 

Que dire de plus sinon que c'est ....du De Boisset...!!

                                                          

 

                                                                                             

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