Les truites seraient elles "chauvines"?! On
pourrait se poser la question à propos de certaines mouches qui n'ont pas
hésité à adopter comme "nom d'artiste" ... Certaines
d'entre elles m'ont toujours interpellé , notamment Normandes et Franc
comtoises, toutes assez "particulières" et considérées et que dire des productions étrangères, comme les mouches américaines très meurtrières "là bas" et quasiment inutilisables chez nous... tout
ceci apportant un cuisant démenti à l'adage selon lequel Mais
après tout, tous ces poissons réfractaires ne seraient pas les premiers
à chanter Il
y a cependant heureusement bien des exceptions comme en témoignent certaines
quasiment partout "incontournables" Certaines ont fait les beaux jours de nos grands aînés...et restent d'actualité en compagnie de nos mouches plus modernes....d'autres méritent peut-être, ne serait-ce qu'en raison de leur "originalité", de sortir de l'oubli dans lequel elles semblent avoir sombré, .....dont acte...
*******************
La "Pont Audemer"
D'origine montée sans cerques sur hameçon 12 à 14, avec un corps jaune en raphia ou en fil de soie et cerclé par le fil de montage noir, une ailes avancée en plumes ou barbes de flanc de cane colvert et une collerette en hackle roux, cette mouche doit flotter par sa collerette hameçon complètement immergé quasi vertical Et
c'est à JP Pequegnot
lui même que je passe la parole
Il est à noter cependant que ce même Pequegnot écrit dans le même ouvrage (l'art de la pêche à la mouche sèche) ce commentaire qui est à la charge de cette mouche qu'en l'occurence il ne vise pas particulièrement, en tous cas qu'il ne cite pas nommément...
ce qui a fait dire à certains Franc comtois "taquins" en se moquant des "locaux inconditionnels normands" que "si la Pont Audemer marche en Normandie en Franche comté, les truites qui la voient se marrent!! La
Persart Cette mouche a été retrouvée au MOULIN de PERSART - commune de BRECEY - dans la boite à pêche d' un ancien meunier, qui pêchait la truite et le saumon à la mouche, au début du siècle dernier sur la SEE et la SIENNE. Elle ne semble figurer dans aucun catalogue . Bien que présentée à priori comme une noyée, elle ressemble étrangement à la Pont Audemer ci dessus , privée de son aile , et flotte comme cette dernière, quasi verticale hameçon immergé et collerette en surface
La
"Victoire"
...n'est pas la moins originale: elle a été conçue par Yves Rameaux, un radiologue qui pêchait l'Andelle et réalisa que les multiples gobages de poissons parfois impossibles à prendre à la mouche se faisaient en fait sur des subimagos empêtrés dans le film de surface avec les aile plus ou moins libérées et sorties alors que le corps et les cerques restaient englués ce qui en faisait des proies très faciles pour les truites qui s'en gavaient en priorité! Il
réalisa donc une mouche représentant un éphémère
en posture de difficulté "à plat dos" dans le film de
surface, en évitant l'immersion de l'hameçon posé "pointe
en l'air" , résultat obtenu par un
montage sans collerette, au corps en fil de montage rouge ou jaune et aux ailes
en barbes de hackles gris foncé à 30°de l'horizontale mais dirigées,
contrairement à d'habitude, en direction de la pointe à l'air libre
et avec des cerques gris également, fournis et montés très
en arrière pour être très inclinés...on
pourrait alors dire que cette mouche "fait la planche" entre ses ailes
en V et ses cerques, tel un najeur sur le dos, contrairement aux mouches présentées
habituellement flottant "sur le ventre" Posée
délicatement au bout d'un long bas de ligne après d'énergiques
faux lancers pour bien la sécher, la position "pointe en l'air"
dissimule l'hameçon ce qui contribue à son efficacité!! *********************** Les Franc Comtoises
D'origine montée sur Hameçon de 18, corps de jaune à lie de vin, cerques et hackle roux ou gris, ailes en étourneau, originaire de la Suisse, autrefois appelée mouche de Vallorbe, cette imitation aurait été importée du Jura Suisse à la Vallée de la Loue pour pêcher les ombres et les truites difficiles, d'où son nom de mouche d'Ornans par la suite.
Et c'est Yves Faillenet qui en parle........ Beaucoup d'articles furent écrits à propos de la mouche d'Ornans, un infime mystère demeure, mais il semble bien qu'il faille remonter très loin,au tout début du siècle dernier pour retrouver les traces de la naissance de la mouche d'Ornans C’est à cette époque que des individualités s’efforcèrent de créer des mouches d’après nature et recherche entomologique (cerques, ailes, stades …), le père Baud, Roussiller, le père Jean Marie Jourget mais aussi Amédée Gros. Dès lors l’art de la mouche artificielle, la confection et la codification étaient nés ! Amédée Gros, ce natif du Jura, était instituteur à Marigny sur l'Ain juste en aval de Champagnole.Il fut un grand pêcheur à la mouche mais aussi celui qui valida plus tard les mouches mises au point par Léonce De Boisset et Georges Massias chez Germaine de Chamberet Il
étudia les éphémères durant de longues années, ainsi que ses amis Georges Massias
et Gérard de Chamberet, à qui ils inspirèrent au pêcheur et écrivain Léonce de
Boisset, les fameux livres « Les mouches du pêcheur de truites » publié
en 1939 et « Les éphémères » publié en 1942.
C'est la mouche que tout moucheur se doit de détenir quand il vient pêcher "la Loue" YvesFaillenet "Cerise
sur gâteau", suivez religieusement le que les mouches à ailes comme cette mouche d'Ornans peuvent, outre le vrillage, poser bien des problèmes, comme l'écrivait JP Pequegnot ...................et qui en ont fait abandonner beaucoup.....
********* Cette petite "violette" crée par Henri Bresson en 1958 ( sans que personne ne sache ce qui lui avait pris ce jour là!!) Baptisée seulement 10 ans plus tard au Moulin du Plain par Emile Bourassin Montée ci dessous exprès pour vous par Michel Flenet ce 30 septembre 2018
conformément
au montage originel décrit par:JP
Pequegnot
a
une belle histoire parfaitement racontée par Vincent Lalu
Tout
est dit !!!! Une belle "Brochette" de
mouches (araignées) de Franche Comté (et de l'Ain tout proche) dans
lesquelles s'est glissée la Paysanne Bretonne de Ragot, toutes dérivées
La très courante araignée grise à corps jaune: a effectivement donné lieu à de multiples variations............. Araignée avancée de Devaux :la collerette et les ailes si elles étaient présentes, étaient orientées vers l'avant de l'artificielle, à la différence des mouches classiques dont les enroulements étaient perpendiculaires à la hampe ou couchés sur le corps vers l'arrière (mouches noyées par exemple
La mouche préférée d'Amédée Gros avait un hackle chinchilla gris dont les fibres étaient égalisées à la partie inférieure de la collerette d'un coup de ciseaux réalisant un plan horizontal de sustentation.Les cerques étaient inclinés vers le bas pour tenter de maintenir l'hameçon en dehors de l'eau
La mouche de Simonet n'avait pas de "queue", ou si elle en avait une, ce n'était qu'un embryon fait de la pointe du hackle fixé en tête et enroulé vers la courbure, le noeud final étant fait à l'épaule, ce qui rappelle le montage de la paysanne!Il coupait souvent à l'horizontale la partie inférieure de la collerette pour accroitre la stabilité!!
La gloire de Neublans de De Boisset, mouche à ombres préférée de Charles Ritz a un corps brun foncé et une collerette et des cerques gris très clairs.
La Jean Marie , imaginée par Gabriel Née de Syam et baptisée du prénom de son père a un corps jaune une collerette faite de deux hackles juxtaposée roux et gris et des cerques roux..c'était une véritable mouche de pêcheur professionnel du Jura...!
La Jacotte d'un dentiste compagnonn de pêche d'André Ragot avait un corps noir, une collerette de deux hackles mélangés gris fumé et chinchilla roux et des cerques roux
L a Loue créée par Gérard de Chamberet et décrite par son complice Léonce De Boisset, appréciée comme mouche à ombres meurtrière par Charles Ritz, cette araignée, de par sa couleur rose champagne, constitue une provocation pour les adeptes des mouches simplement "vraisemblables", Sur
hameçon de 16 à 18, la soie de montage noire constitue un point
noir en guise de tête, le corps est en Quill teint en rose champagne comme
la collerette en hackle de coq alors que les cerques sont blancs
Appelée encore "la rose",cette jolie araignée a été très appréciée et utilisée en Franche comté et sur la basse rivière d'Ain et Pequegnot lui même, amateur d'anticonformisme, l'a également beaucoup utilisée, et avec succès...et je vous livre sa conclusion:
Les Mouchettes de la Rivière d'Ain(1930) , dont de grands noms comme L De Boisset ont vanté les mérites, avaient la particularité d'être montées sur des hameçons sans oeillet ,
Les Mouchettes de la Rivière d'Ain , dont de grands noms comme L De Boisset ont vanté les mérites, avaient la particularité d'être montées sur des hameçons sans oeillet , comme l'expliquait en 1985 V Borlandeli
A l'époque, les pêcheurs de pont d Ain emprisonnaient contre la hampe un " crin " au moment du montage, car les hameçons ne possédaient pas d'oeillet .et les attachaient par ce brin , en potence , sur une ligne qui en comptait parfois jusqu'à un bonne dizaine , et ils peignaient les gravières à ombre avec !!!!! . Voici ce qu'en disait De Boisset en 1950 dans son livre "Les mouches du pêcheur de truites"
Pour les amateurs qui voudraient être renseignés sur ces petits moucherons, très
minutieux et très délicats à monter nous donnons ici quelques indications dues
à l'obligeance de M. Roussiller, de Pont-Ain, {qui s'est fait une spécialité de
ces mouches qu'il réussit à la perfection. M. Roussiller monte toutes ses mouchettes
sans étau, entre le pouce et l'index. Il faut, pour réussir avec cette méthode,
une remarguable dextérité. Pour rester dans l'exactitude, je décrirai le procédé
original, mais si vous ne tenez pas à jouer la difficulté, je vous conseille d'essayer
en vous servant d'un étau. a)
Prenez entre le pouce et 'lindex gauches l'hamecon tenu par la palette, et
en même temps Ie fil doré et le crin que vous étendez sous la hampe. Le crin,
doit dépasser la courbure d'un bon centimètre. De ta main droite, ligaturez; le
bout sur la hampe avec la soie en partant de la palette et en vous dirigeant vers
la courbure. -Comme toujours, ayez soin de laisser en tête une prace suffisante
pour monter le hackle. En arrivant à la courbure, prenez la soie sous votre pouce
gauche pour la maintenir tendue. De la main droite, ramenez en avant le centimètre
de crin que vous, avez laissé dépasser en arrière de la courbure , et couchez
le sous la tige de l'hameçon . Reprenez la soie et ligaturez soigneusement
en remontant vers la palette. Quand vous, serez parvenu en tête, arrêtez la soie
sous votre pouce gauche et placez les cerques que vous allez maintenant ligaturer
jusqu'à la courbure, après quoi vous reviendrez une dernière fois en tête. Enroulez
alors le fil doré, arrêtez-le en tête par une demi- clé. Coupez tout ce
qui dépasse. Le corps est terrniné. ******************** Des bretonnes La "paysanne" (A Ragot)
Il s'agit d'une mouche "rustique" d'un seul tenant faite de deux hackles roux et noir mélangés en une collerette en demi palmer de l'oeillet jusqu'à mi hampe, puis écrasés contre la hampe par le fil de montage noir pour constituer le corps avant le noeud terminal à la courbure, les deux pointes de hackle constituant alors les cerques!
Bonjour, ..... ************************
Revue et corrigée par JP Comby en 1985 qui la baptise la mouche "fouillis" elle gagne moins en esthétique qu'en....efficacité ! Ce spécialiste comme il le dit lui même de la pêche "à la moche" (quoique dans sa boite à mouches, je n'en aies pas vu beaucoup de moches, loin de la...!!) et auteur de l'adage: "si la truite refuse ta mouche, change de......... truite...", l'avait présentée, entre autres, dans son livre "Mouche sèche en eaux rapides" de 1985 La mouche fouillis
"Ce n'est qu'une paysanne montée à dessein très grossièrement avec des plumes délibérément retaillées pour les rendre irrégulières, bref, une paysanne assez improbable, pour , ne pas dire "ratée".....mais laissons la parole à l'auteur... "travailler
en paysanne et enrouler deux, trois, voire quatre hackles de vieux coq, de la
même couleur ou panachés, et surtout varier les enroulements dans des positions
de main très aléatoires pour accentuer le côté désordre.
La "Loge coucou"
Est une bretonne en hackles "coucou", et baptisée, en guise de clin d'oeil, du nom de ce hameau au joli nom de "Loge coucou" situé sur l'Ellée en aval du Faouët! Cette mouche d'ensemble imaginée par JP Pequegnot en l'honneur de la qualité du parcours, rappelle surtout les imagos d'éphémères! Le corps de soie rouge ne couvre que le tiers postérieur de la hampe garnie sur les 2/3 antérieurs d'une collerette faite de deux hackles coucou juxtaposés peu serrés couvrant pour celui aux barbes les plus longues le 1/3 antérieur, alors que le 1/3 moyen est garni du hackle aux barbes bien plus courtes, les cerques sont également en barbes de hackle coucou!
Panama Palmer dite "Bretonne de mai" Ce montage et cette appellation m'ont été rapportés par un moucheur expérimenté qui n'a su me dire d'où lui était venue cette information...qui m'a paru assez intéressante pour figurer ici....si quelqu'un peut compléter .....je suis preneur!
Une pyrénéenne La
"GDR" ou Guy DE Ricard
Comme son nom l'indique, c'est Guy De Ricard qui l'a conçue en vue d'une flottaison optima. A l'origine elle est réalisée avec des soies de sanglier posées en premier, qui d'un seul tenant constituent des ""antennes" à l'avant pour figurer les pattes d'un subimago d'heptagéniidé par exemple, avant l'envol, et se terminent à l'arrière en cerques. Ensuite c'est un montage araignée à ailes mais c'est l'ensemble antennes/cerques qui fait son originalité. Le
modèle original possède donc 2 pattes avant et des cerques, un corps en fil de
montage rouge foncé cerclé d'un quill de paon vernis, des ailes en barbes de sarcelle
(pour améliorer la visibilité) entourées par une collerette en hackle roux
.
.
Guy de Ricard natif de St-Affrique, était le chef d'une entreprise qui fournissait
en articles funéraires les différentes pompes funèbres de Midi-Pyrénées et il
habitait Balma, dans la banlieue de Toulouse. . .. Il a aussi été membre de l'équipe
de France de Boxe et il a disputé les Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932.
Or
le premier Club Français des Pêcheurs à la Mouche
(C.F.P.M) fut créé en 1950 à Toulouse, point de ralliement de nombreux
pêcheurs à la mouche se rendant alors en Espagne.pêcher
dans la province du Léon tous les bons cotos de l'Orbigo . Tony Burnand en a été
le premier Président La présidence a été ultérieurement assurée pendant
de nombreuses années par Guy De Ricard qui
faisait la promotion des clubs mouche dans une démarche conviviale, faite d'échanges
et de rencontres. La compétition en était exclue.
C'est une mouche créé en 1978 par Miramont et de son propre aveu difficile à élaborer, mais d’une efficacité redoutable, une mouche d’ensemble alliant un montage en « palmer »court en queue d’un hameçon fin de fer à tige longue , deux pointes d’ailes horizontales et devant, un montage en « catalane » de fibres grises très « cristallines » , une tête lie de vin alors que la soie de montage est faite de 3 couleurs tressées marron brun et jaune!
Une Corrézienne L'exquise
du Dr Juge(1918) Cette "exquise" présente deux collerettes bien séparées faites de deux hackles qui peuvent être de couleur différente, la première débute à la courbure et une fois terminée après 5 ou 6 tours, la plume n'est pas coupée avant d'avoir été recouverte le long de la hampe par le fil de montage, qui lui aussi peut être de couleurs variées, pour participer ainsi au volume du corps jusqu'à la fixation du deuxième hackle pour enroulement de la deuxième collerette qui se termine à l'oeillet...... ***********************************
C'est
l'aieule de toutes nos "double collerette", diabolo ou autres, que le
Docteur Juge a conçue en 1918, il avait 17 ans, et montait sur des hameçons qui
n'étaient pas ceux d'aujourd'hui, avec ses doigts car les étaux n'existaient pas,
des matériaux "de fortune" et non pas plus ou moins sophistiqués comme
aujourd'hui et achetés à prix d'or, des plumes de sa basse cour et non issues
d'élevages très sélectionnés!! .mais laissons son créateur en 1918, le docteur Juge, nous en parler lui même: LES MOUCHES EXQUISES (1918) TRENTE ANS DE BONS SERVICES "Les mouches araignées à double collerette, conçues dans ce moment pour la relève, sortirent de mes doigts;leur aspect est original; construites sur un hameçon à œillet, elles affectent la forme de deux roues jointes par un essieu; on peut faire varier à volonté le diamètre, l'épaisseur et la coloration des roues, grâce à l'importance et à la pigmentation des plumes.
La partie rectiligne de l'hameçon, qui simule l'essieu, entourée de soie blanche, grise, rouge, jaune, verte ou. noire, donne un cachet particulier aux artificielles ainsi montées, alors que, dans les mouches araignées ordinaires, la soie corporelle, recouverte en quasi-totalité par les barbules, passe à peu près inaperçue. Les oppositions plus ou moins contrastées des couleurs, collerettes blanches, essieu rouge, jaune ou noir, collerettes dorées, essieu vert ou noir, collerettes noires, essieu blanc ou gris, collerettes jaunes, essieu vert ou noir, m'ont souvent procuré, surtout par ciel couvert, de très beaux résultats. J'ai usé, quelquefois, pour étalonner leurs pouvoirs attractifs, de mouches portant des collerettes de couleurs opposées: collerette proximale blanche ou jaune, collerette distale noire ou dorée, ou vice versa; ces mouches artificielles m'ont aussi accablé de bienfaits. Dans l'utilisation des mouches à double collerette, mes préférences allaient aux mouches de tonalité claire par temps sombre, aux mouches très importantes par eaux louches, aux mouches à fond blanc pour la pêche crépusculaire. Ces mouches, costumées diversement, ont bourlingué par monts et par vaux. La subtilité de leurs amerrissages, pointe de l'hameçon tournée vers le bas, tige parallèle à l'aire d'appui, les désigne tout aussi bien pour la pêche en torrent qu'en rivière de plaine où elles peuvent se mesurer avantageusement avec beaucoup de leurs congénères. Pour preuve, cette historiette. A l'époque des grands éphémères de mai, un de mes compagnons habituels fut convié sur un cours d'eau normand, sévèrement gardé, où les truites, aux exigences de gourmets, avaient la réputation de n'être tentées que par des mouches sèches, à corps de liège ou de raphia recouvert d'ailes soyeuses. Quelques modèles importants de ma collection, à corps jaune paille, à double collerette cendrée, l'y secondèrent si bien, que les incrédules, témoins de leur vaillance, les ont définitivement adoptés. Pour remercier toutes ces mouches, apparentées par leur iacture et leur maintien, des joies qu'elles m'ont données pendant trente ans avec usure, je les ai nommées " Mouches Exquises ". Je pense qu'elles ont bien mérité. !" RECORD (29 Mai 1929) J'ayais acquis, depuis longtemps, une assez grande habileté dans la manière de présenter mes Mouches Exquises. Mon actif comportait déjà quelques résultats appréciables, mais pareille réussite constitua mon record. Le gala se déroula d'abord sur la Vienne, puis sur la Chandouille, dans la zone de leur confluent, sous un ciel clément oùle soleil brillait par éclipses, dans une mer de cumulus, Dès le départ, un large coup d'œil me mit en confiance; les truites s'agitaient; leurs ploufs retentissants se succédai_nt sans relâche. Dans le premier pool où je paradais, une douzaine de beaux sujets se régalaient de deux ou trois variétés de névroptères en voyage de noces. Tranchant sur leurs rangs serrés par leur taille et leurs vives couleurs, imposants officiers escortant un convoi de petits hommes de troupe, de plantureuses femelles d'éphémères jaunes de mai, voletaient capricieusement avec de faux airs de lépidoptères, puis elles se laissaient choir, ailes accolées, souffreteuses, en mal de ponte, sur la cime des flots au murmure tranquillisant où elles disparaissaient quelquefois pour toujours, Ce milieu surexcité de toutes parts, gagné par l'égarement, s'offrait aux mauvais coups, Ma Mouche Exquise à double collerette brune y exerça sans faiblesse des ravages effarants. Avec des allures d'automate pressé, altéré par la soif de la possession, le préhenseur insatiable multiplia les mêmes gestes, toujours aussi véloces, jusqu'aux approches de la nuit. Le rideau tomba dans le voisinage du moulin de Beaumont relaxé dans le calme du crépuscule, fenêtres et portes closes, tandis qu'au loin, sur l'horizon, une théorie de pèlerins, venus on ne sait d'oi! pour rendre hommage aux lutins bienfaisants de la Roche branlante du Rat. se détachait dans les ombres du soir. Un nombre indécent de truites périt dans la joute... Combien? J'allais donner un chiffre, mais qu'importe! Dans un noble déduit, la victoire ne se comptabilise pas. L'art réprouve la fanfaronnade. DOUTE SUR LA MOUCHE EXQUISE (1952) En dépit de toutes leurs séductions, certains jours où, hélas, les truites sont portées sur une famille bien déterminée d'insectes, d'éphémères le plus souvent, ces Mouches Exquises, comme bien d'autres similaires, essuient invariablement des refus. Pourquoi? Parce qu'elles manquent de cette exactitude qui, seule dans certaines conjonctures, est capable de réveiller les décisions préhensives des dames tachetées. En avril 1952, j'attaquais sur la Vézère, en amont de Peyrissac, une heure avant le coucher du soleil, avec ma traditionnelle Mouche Exquise à double collerette. Les moucheronnages étaient très fréquents, et j'assistais à la ponte, déjà observée maintes fois, d'un petit éphémère noir, porté au fil de l'eau comme une barque, toutes voiles dehors. Pas un n'échappait à "la voracité des truites; par contre, comme bien d'autres fois, ma mouche n'avait ce soir-là aucun pouvoir suborneur; j'avais beau multiplier les lancers, envoyer avec une compétence difficile à surpasser mon leurre à collerette double, toutes mes avances se confirmèrent inopportunes. J'avais compris, une fois de plus, l'inégalité de la lutte; une mouche exacte s'imposait, mais une mouche vraiment exacte, qui flotte et ne naufrage pas, qui reste mouche exacte, sans pâmoison, même après plusieurs arrimages. Dans l'universalité des imitations à créer, une sélection commençait donc par s'imposer; il importait, d'abord, de présenter aux poissons, pour qu'ils en décident, la copie d'un des insectes faisant les frais les plus habituels de leurs repas. Après tâtonnements et essais, truites et pêcheur désignèrent, après cooptation, un petit éphémère noir.!
Michel Wintrhrop dans son livre "Grandes figures de la pêche" confirme: "Pendant près de trente ans, il pêcha quant à lui avec les exquises ", nom de baptême de ces petites mouches à double collerette de sa création. Une mouche comparable existait d'ailleurs en Angleterre, la "Fore and Aft ", créée, semble-t-il, par Horace Brown (mais d'autres avant lui l'auraient imaginée dans la région de Manchester) . Jean Juge n'en avait pas connaissance. Son honnêteté, dans le cas contraire, ne l'aurait jamais autorisé à en revendiquer la paternité." Pequegnot en parle également dans son "Art de la pêche à la mouche sèche" et ne s'est pas privé de la copier en l'adaptant et en la modifiant à l'infini sous des appellations nouvelles:
A en rapprocher : La mouche double
Qui de nous ne s'est cru atteint de diplopie en voyant, à la belle saison, un couple d'insectes évoluer lourdement, en un groupe étroitement uni ? C'était un ichneumon, un pompile, pirates féroces, mais utiles, emportant une chenille paralysée d'un coup de dard ; c'était une mante religieuse enserrant, entre ses puissantes pattes antérieures, la sauterelle décapitée ; c'était peut-être, aussi, un couple d'insectes de même famille unis pour la reproduction : diptères soudés dans un vol éperdu ou tandem d'agrions bleus voletant sur un banc de roseaux. Le plus souvent, leur vol était déséquilibré, sans assurance, étant donné la charge à emporter ou le manque de synchronisme dans les battements d'ailes. La moindre saute de vent plaquait le couple au sol, plus ou moins brutalement, et, si la chute se produisait sur l'eau, les poissons entomophages avaient vite terminé la carrière des voyageurs ailés : même la mante et l'agrion, pourtant volumineux, étaient happés bruyamment. Le pêcheur à la mouche, qui sait observer et conclure, en a déduit que, deux artificielles accolées flotteraient peut-être mieux qu'une seule et seraient plus attirantes ! A-t-il raison ? Je crois que oui, dans certains cas : les jours de grand vent, au lac ou sur les grandes étendues d'eau calme, quand l'eau « frise », de même que sur les rivières tourmentées. En tout cas, les pêcheurs utilisant les coléoptères comme modèles et même ceux employant des artificielles plus déliées ont intérêt à savoir monter un tel couple. Nous prendrons comme standard deux grosses mouches « passe-partout », utilisables en toutes saisons, dans les conditions précitées. Avec certaines modifications que nous verrons plus loin, nous pourrons utiliser ce tandem en mouche sèche ou noyée. Voyons d'abord à le construire
pour la première de ces deux méthodes, avec l'emploi du liège ; ce sera d'ailleurs
un critérium, et il n'y aura rien de mieux. Nécessairement, les corps seront volumineux,
relativement certes, mais sans lourdeur excessive.
Nous voilà en possession d'un insubmersible absolu. Même si nous le voulions, il ne sombrerait pas, et je lui dois une très belle pêche. Au cours d'une expédition, je me trouvai soudain devant un tel chaos et de tels bouillonnements parmi les rocs qu'il m'était impossible de voir quoi que ce soit. Mes mouches, noyées, étaient happées, roulées, et mon bas de ligne soumis à de continuelles tractions incontrôlables. Seules, peut-être, des mouches lourdement plombées auraient pu résister à un tel bouleversement ; j'en étais dépourvu. Par quelle hérésie eus-je l'idée d'employer un tandem de liège, je n'en sais rien, mais j'avais vu une belle truite se montrer en pleine écume et je n'avais que ça comme grosse mouche. Le résultat dépassa mon espérance et, comme seules les grosses bêtes pouvaient se maintenir dans de pareils bouillons, je fis une belle récolte. On n'a pas toujours besoin de tels bouchons, et la mouche double peut être plus finement montée : au lieu du liège, on peut employer la plume de paon (mouche coch y bondhu ), la soie multicolore (éphémères) et le raphia. Le procédé de montage est le même que pour les mouches ordinaires, procédé que j'ai déjà décrit à plusieurs reprises. La mouche double est surtout utilisée en mouche sèche ou flottante, vous aurez du bon sport en perspective. Marcel LAPOURRÉ. Le Chasseur Français N°656 Octobre 1951 Page 60 On ne peut ignorer la similitude du montage de cette grosse "mouche double" avec le montage des "Gnats" bien plus petits.....mais très efficaces également quand les conditions s'y prètent
Une cantalienne: La "Marquise"
"Voici un sujet bien intéressant . Effectivement, certains modèles présentés ici font partie de l'histoire de la mouche sèche, et j'ai eu dans ma boite quelques unes de ces créations, cependant j'ai connu un modèle semble t-il oublié qui pourtant fut à une époque la seule véritable mouche sauve-bredouille! Un
nombre restreint des moucheurs de l'époque avaient ce modèle dans leur boite et
son montage s'échangeait "sous le manteau". Ainsi connaissez-vous, celle qui fut
surnommée "La Marquise" !? Sans doute non, car même les plus grands utilisateurs
parmi lesquels Gérard de Chamberet ou encore Léonce de Boisset ont "oeuvré" pour
garder le secret, refusant même la commercialisation dans la fameuse série Gallica. elle possédait des cerques en faisan un corps en fil jaune cerclé de marron et un hackle de coq gris pigmenté d'une plume de bécasse, Un de mes maîtres me donna un jour un exemplaire de ce trésor, je pris soin de la photographier afin de la reproduire, aujourd'hui mes jambes ne m'accompagnent plus au bord des rivières et je n'ai qu'un seul regret, je ne sais pas qui fut l'inventeur de cette merveille !? Peut-être Léonce Valette, Gérard de Chamberet ou peut-être Tony Burnand, jamais je n'ai pu connaitre son origine et j'ai parcouru des dizaines d'écrits à sa recherche, j'aimerais savoir si vous en avez déjà entendu parler et si vous avez des informations sur la Marquise; la seule chose que je peux affirmer sur cette mouche c'est qu'il parait impensable de ne pas la posséder dans sa boite. Merci de m'avoir lu, et dans l'espoir d'une piste, voici une photo de la belle marquise
Une "Vieille main
************************** Un aparté instructif "Errare humanum est!" Une "Millavoise......soi-disant!!...comme quoi...! Orangina Iberica Vulgata
Elle serait née dans le Leon il y a une vingtaine d'années, aux alentours de 1995-2000 lorsque Claude Alibert et son compagnonde club et de pêche Bernard Cristol, co-président du remarquable club mouche millavois(de Millau dans l'Aveyron!) dont fait partie Jean Pierre Comby pourtant "ruthénois" (de Rodez!) s'avisèrent que leurs mouches habituelles n'avaient aucun succès alors que pullulaient des éphémères orangées... ...dont ils montèrent alors une imitation qui eut un succès immédiat , succès qui se poursuit encore de nos jours à Millau sur le "Tar" (le Tarn pour les étrangers qui ne sont pas de Millau et qui ne savent pas prononcer comme en occitan le nom de cette superbe rivière que l'on pêche là bas en allant "à Tar" et non "sur le Tarn...mais attention , quand on parle du département..on dit bien Tarn!!) et la Dourbie car cette éphémère à dominante orangée y est présente tout l'été, comme le confirme la photo ci dessus prise récemment sur les lieux
Baptisée "Orangina Iberica Vulgata" par les deux compères qui ne manquent pas plus d' humour que d'imagination, c'est un "voilier en cul de canard beige monté sur hameçon 14-16 avec du fil orange, des cerques roux, un corps en herl de plume d'aile de paon également orangé, et un thorax en dubbing gris ************************* L'autre
jour, sur mail, nous avons parlé d'une mouche orange soi disant inventée
par nos amis du club mouche de millau!!
La première fois que j'observe ces oranges, c'est le 18 mai 1985! printemps pourri! on descend au tarn, il est beau, assez haut!! Revu plein de mouches oranges, de 15 m/m environ, ailes oranges légèrement plus sombres sur le devant!! et j'ajoute sur le cahier:: faudra en faire!!! voila sur mon cahier, la première fois que j'observe les fameuses orangina de nos amis.." Je retrouve encore un autre récit de cette mouche, le mercredi 22 juillet 1987! je commence,
sur le courant, j'en manque une qui ne prend pas!!! elle me tape la
mouche!!! je mets une grise,, rien!! J'ai des mouches pour la Boralde et la orange, encore, fait partie du lot, PP PS Une fois identifié le"modèle" naturel interpol envisage de lancer une recherche en paternité de cette "orangina vulgata", son imitation artificielle, seul moyen qui permettra d'en désigner le" vrai père"....et l'on peut espérer que grâce au progrès récents de la technologie , les tests ADN chez trois prétendants permettront
de solutionner cettte enigme qui perturbe énormément le
monde de la pêche à la mouche en ce début de XXI
ème siècle!!
Scoop: dernière minute PP communique ce 20/10/2014: Orangina Vulgata = Baetide = Procloeon bifidum = éphémère pâle = Tups indispensable des Anglais bien connue depuis des lustres!! L'Anglaise "Tup's indispensable" (1900)
elle est l'imitation générique Anglaise des éphémères pâles et son corps est constitué selon son concepteur R.S AUSTIN, *avec
une soie soie de montage jaune, d'un mélange assez ahurissant
C'est, encore un fois, à JP Pequegnot que l'on doit l'historique de cette curiosité et la description précise du montage originel,... rien à rajouter, comme d'habitude!!
Dont acte...Amusant, non?? comme quoi il est bien hasardeux d'imaginer aujourd'hui avoir découvert une nouveauté dans un domaine où l'on est pas "spécialiste"...car ces derniers ont toutes les chances d'être passés par là avant nous ...et n'ont pas fini de nous étonner!
******************************* Une Anglaise également, La "Wickham's Fancy" (1880)
Mouche à ailes en plume claire d'aile d'étourneau, au corps palmer en clinquant doré annelé d'un fil d'or, et au hackle et aux cerques de coq roux, elle est souvent préférée sans ailes L. De Boisset , nous apprend qu'elle fut invenrtée en 1880 par le docteur C.F Whickham et exécutée par George Holland ancien chapelier devenu un célèbre fabricant de mouches, elle était sensée représenter les ecdyonuridés et particulièrement la rhitrogéna semi colorata. Une anecdote amusnte est relatée par L De Boisset au sujet de Amédée Gros, célèbre pêcheur de l'Ain:
Une "Combyne" de....... JP comby ( dans son livre "Mouche sèche en eaux rapides" de 1985 ) la Boralde "-Histoire
: boralde = suite de gros ruisseaux
torrentueux descendant des hauts plateaux de l'Aubrac pour se jeter dans le Lot
au voisinage d'Espalion. Ceci pour le nom. -enrouler
la soie de montage de l'oeillet jusqu'au milieu de la courbure de l'hameçon. JP Comby
Conclusion: j'étais en possession d'une série de mouches bizarres, toutes aussi bonnes que n'importe quelles autres et qui prenaient des truites sans hésiter. Fameuses sur les plats immobiles ou ceux entre deux bouillons, c'était un compromis de mouche "émergente/parachute" qui m'a donné de superbes émotions. Tout cela pour expliquer qu'en pêche réelle, la mouche est une relativité très approximative à manier avec modestie. Merci de m'avoir rappelé des souvenirs heureux attachés à une mouche. De ce pas, à mon premier temps libre (???) je vais monter quelques "Boralde" que je vais retester avec le même plaisir! JP COMBY
Une dérivée de la F flie du Slovène Fratnik Une italienne Dans la même veine très "imaginative", une italienne contemporaine sortie des doigts de fée du monteur italien Terenzio,
"Baetis Rhodani" corps tissé détaché sur un hameçon perpendiculaire au corps dans lequel est noyé l'oeillet remplacé par une boucle de fil
Une Anglo Américaine
Royal Coachman et
Royal
Wulff
Elles sont toutes deux dérivée de la "Coachman" , mouche noyée au corps en herl de paon et aile blanche, créée en Angleterre en 1830 par Tom Boswort cocher du roi Georges IV,
Elle était utilisée pour toutes les pêches, du saumon à la truite en passant par les ombres et chevesnes. Arrivée en Amérique après avoir traversé l'Atlantique, la Coachman subit des transformations: -Théodore Gordon l'adapte à la pêche en sèche , avec deux ailes verticalisées en plume de canard comme étaient montées toutes les mouches sèches au 19ème siècle.
-puis elle deviendra Royal coachman : Mary Orvis Marburry, dans son livre "Favorites flies and their histories" (1892), rapporte les circonstances de sa naissance dans les mains de l'américain John Hailey ,monteur professionnel de mouche à New York qui,sur la demande d'un client, monta en 1878 une Coachman renforcée par une bande de soie rouge au milieu du corps et avec des cerques en plume de faisan doré ....c'est alors qu'elle fut, en raison de son esthétique baptisée " Royal ".....par Charles Orvis tant elle était "bien habillée" -En 1929 Lee Wulff créa: la "Gray" et la "White Wulff"
avec un touffe de poils en guise d'aile et de poils de chevreuil en guise de cerques, et -lorsque en 1930 Q. L. Quackenbush, l'un des premiers membres du Club la truite de Beaverkill, a remplacé de son côté les ailes fragiles en plume de canard de la Royal Coachman par des poils blancs, raides et crépus de queue d'impala (sorte d'antilope d'Afrique , bovidé dont les poils de la queue peuvent être remplacés par des poils de queue de veau) pour qu'elle soit plus solide, et l'assortit de cerques en chevreuil, elle fut appelée en son honneur par ses amis la "Quack Coachman" , mais il la rebaptisa "Royal Wulff" en hommage a celui qui avait eu le premier l'idée de remplacer les ailes en plumes par une touffe de poils
Les principales différences la Royal Coachman : ailes en plumes de canard , cerques en faisan doré la Royal Wulff : aile = touffe de poils de queue de veau et cerques en poils de chevreuil, Hameçon: Mustard 94840 grosseur 10 et plus petit Cerques: : poils de chevreuil naturel ou plume de faisan doré Corps: au centre soie fluch rouge et de Chaque coté: quelques tours herl de paon Aile: poils de queue de veau blanc ou plumes de canard Collerette: hackle: brun. Tête noire
Très bonnes mouches sèches aux Etats Unis, très utilisées notamment dans le Yellowstone, le chauvinisme de nos poissons les rendent chez nous beaucoup moins efficaces face à nos truites qui semblent totalement américanophobes, tant elles dédaignent
Les mouches américaines
La Gordon Quill La Gordon Quill est une mouche classique créeen 1890 par Theodore Gordon (1854-1915).
Pêcheur des rivières des Castkills, montagnes de l'état de New-York, il prit comme modèles les mouches de Halford conçues pour les chalkstream anglais pour créer une collection adaptée aux rivières qu'il pratiquait et sa Gordon Quill est encore utilisée aux Etats Unis où il est considéré comme le père de la pêche à la mouche sèche en Amérique du nord Elle
est censée représenter une petite éphémère (epeorus) au stade subimago et/ou imago,
la première à apparaitre en début de saison .
************************************* Célèbre mouche sèche créée par Leonard Halladay en 1922
Leonard Halladay avec sa femme Rilltev tenait un vieil hôtel. à Mayfield, un petit village du Michigan près de la rivière supérieure Boardman, . Pour arrondir ses fins de mois il devint un guide de pêche, et en 1916 ou 1917, il commença à monter des mouches pour ses clients. venus des régions voisines d'où était facilement accessible la rivière Boardman, et encore plus l'étang de Mayfield. C'est sur les rives de ce petit étang de Mayfield que cette fameuse mouche est née : En 1922 il raconte lui même : "J'ai monté ma première Adams pour pêcher sur la rivière Boardman à proximité et je la donnai un soir à Charlie F Adams qui pêchait dans ce petit étang de Mayfield, en face de ma maison . Lorsqu'il est est revenu le lendemain matin, il voulut savoir comment se nommait cette mouche qu'il avait baptisée "knock-out" compte tenu du succès qu'elle lui avait fait connaître et c'est alors que je décidai de la rebaptiser "Adams" en son honneur !! Parmi les multiples mouches crées par Halladay, la Adams est devenue la plus populaire. d'autant que l'avocat Harold Hinsdill Smedley de Muskegon, Michigan, dans son livre "Fly Patterns & leurs origines." , la cite comme la mouche préférée de son créateur! Lou B. Adams, fils de Charles Adams, " "Papa et moi avons passé pratiquement tout notre temps de pêche ensemble, et avons tous les deux utilisé cette mouche particuliere depuis son origine, " Cette Adams "d'outre Atlantique" reste toujours, un peu partout, une excellente mouche, comme le confirme en 2014 ce témoignage d'un guide de pêche : "L'Adam's... très bonne mouche, c'est la seule qui peut concurrencer la Panama ou Bretonne de Mai, de plus ce qui ne gâche rien... il est très agréable de pêcher avec elle du à sa visibilité. Certains la montent en chevreuil, mais je lui préfère de loin le montage en dubbing. J'ai fait des cartons en Autriche avec elle". John Gierach, Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche
l'Adams. Cette jolie petite chose aux ailes gris chinchilla
est la favorite universelle de tous les pêcheurs, à l'exception des
plus sourcilleux. Ce modèle fut originellement monté par Len Halliday1
pour imiter une phrygane de la Boardman River, dans le Michigan, mais
a depuis très largement débordé de ce statut pour venir se fixer dans
l'esprit des pêcheurs quelque part entre la mouche imitative et le leurre.
Elle ressemble un peu à tout sans que l'on puisse vraiment dire qu'elle
ressemble à n'importe quoi [...] » , ************************** Autres productions américaines, Les "Tchernobyl" , comme on les appelle chez nous, volumineuses et bigarrée font des ravages outre Atlantique où elles sont très courantes Elles peuvent parfois en réservoir être utilisées en France avec occasionnellement quelques succès (sauterelles, coléoptères...!) bien que nos mouches à nous soient habituellement plus discrètes!!
Enfin "LA" vraie française....qui efface toutes les autres, fussent-elles d'outre Atlantique l'authentique French Tricolore.patriote.qui a fait pleurer Michel Flenet...mais sourire H Bresson lui même
sans oublier d'autres fantaisies réjouissantes
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